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Amérique du Nord

Jouant sur la question, un sondage affirme que 56% d'Américains sont contre les chiffres arabes à l'école

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - Jan-Hendrik Caspers - Flickr

L'institut de sondages américain a aussi testé le soutien à l'enseignement du big bang, présenté comme "la théorie de la création du prêtre Georges Lemaître".

Civic Science, un institut de sondages américain, a voulu tester l'ouverture d'esprit de ses compatriotes, notamment en fonction de leurs affiliations politiques. Ils ont volontairement laissé des zones d'ombre dans leurs questions, afin de tester les préjugés avant même d'avoir un avis éclairé.

Le premier pan du sondage se concentre sur les chiffres arabes - qui ont aussi des racines indiennes. Au contraire des romains, que nous utilisons en général pour les siècles ou les arrondissements, les chiffres arabes sont les plus employés, en France comme aux Etats-Unis. 0, 1, 2, 3, 4, 5… Ils sont utilisés aussi bien dans l'apprentissage que dans la vie de tous les jours.

Sans re-définir ce que sont des "chiffres arabes", Civic Science a demandé à 3624 personnes si elles étaient pour leur enseignement à l'école ou non. La question pouvait d'ailleurs sous-entendre que ce n'était pas le cas actuellement: "Est-ce que les écoles en Amérique devraient enseigner les chiffres arabes dans le programme?"

Les mêmes préjugés face à "la théorie de la création" d'un prêtre (et physicien)

Quelque 56% des sondés ont répondu "non", près de 30% "oui" et 15% n'avaient pas d'opinion sur la question. En termes d'affiliation politique, le "non" monte à 72% parmi les républicains et 40% chez les démocrates.

"Ils ont répondu différemment alors qu'ils ont une connaissance égale de notre nomenclature numérique", a constaté John Dick, PDG de Civic Science. "Cela montre que la question est à propos de la connaissance et de l'ignorance, mais aussi des préjugés", estime-t-il, dans des propos rapportés par le Telegraph.

Pour corroborer cette affirmation, l'institut a testé une autre théorie: celle du big bang. Mais afin de tester la fibre "préjugés", ils l'ont formulée comme "la théorie de la création du prêtre Georges Lemaître".

Si l'histoire de la théorie du big bang est bien moins connue du grand public que l'origine des chiffres actuels, quasiment la même proportion d'Américains (52%) la rejette quand on demande si elle devrait être intégrée au programme. Plus de 70% des démocrates interrogés y sont opposés, contre un tiers de républicains, cette formulation évoquant au premier abord le créationnisme par rapport au darwinisme.

Liv Audigane