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États-Unis

Wikileaks: la défense de Manning met en cause son commandement

Bradley Manning risque 90 ans de prison.

Bradley Manning risque 90 ans de prison. - -

L'avocat de Bradley Manning a dénoncé les manquements de la hiérarchie de ce jeune soldat reconnu coupable d'espionnage dans l'affaire Wikileaks.

Bradley Manning, reconnu coupable d’espionnage aux Etats-Unis dans l’affaire Wikileaks, était-il inapte au service? C’est en tout cas ce que semble avoir plaidé lundi 12 août son avocat David Coombs. Il assure que la hiérarchie de Manning a ignoré les signes des problèmes psychologiques que connaissait ce jeune soldat dont les partisans ont récemment demandé que lui soit remis le prix Nobel de la paix.

Pour avoir transmis 700.000 documents secrets au site internet Wikileaks (dont l’histoire sera bientôt adaptée au cinéma), Bradley Manning encourt 90 ans de prison pour des faits d’espionnage. Afin d’obtenir la peine la plus réduite possible, l’avocat a mis en cause, témoins à l’appui, l’encadrement du soldat, à l’occasion d’une audience sur la base de Fort Meade, près de Washington.

Plusieurs officiers, dont le chef de la brigade de la dixième Division de montagne, le colonel David Miller, ont reconnu que l’armée manquait d’analystes de renseignement, mais ont nié que Manning était inapte au service.

Une demande pour lui retirer son habilitation ignorée

Pourtant, plusieurs incidents ont émaillé le parcours militaire de Bradley Manning. Il avait renversé une table et avait dû être entravé au cours d’une séance de thérapie, sans que le colonel Miller en soit informé. Manning avait "du mal à s'entendre avec les gens", a ajouté son chef de section, le major Cliff Clausen.

Son commandant de compagnie, le capitaine Matthew Freeburg, a pour sa part confié avoir été étonné que des sanctions disciplinaires plus sévères n'aient pas été prises à l’égard de l’ancien analyste de renseignement en Irak, avant qu’il ne soit accusé d’avoir agressé un soldat.

Le capitaine avait pourtant rempli les documents afin qu’on lui retire son habilitation secret défense et, le cas échéant, qu’on le renvoie de l’armée. Manning restera en poste et ne sera arrêté qu’après avoir réalisé la plus importante fuite de documents confidentiels de l’histoire des Etats-Unis.

La défense a également produit un rapport d’enquête interne concluant à la "faiblesse" des qualités de chefs des officiers de Bradley Manning. Le major Clausen avait été par exemple remercié au début de l’année 2010 pour ne pas avoir transmis efficacement au commandement les renseignements recueillis par son équipe. Les audiences doivent se poursuivre jusqu’au 23 août.

M.K. avec AFP