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"Vous savez ce que j'ai fait": l'échange entre Omar Mateen et la police d'Orlando

Le terroriste s'est entretenu à trois reprises avec les négociateurs.

Le terroriste s'est entretenu à trois reprises avec les négociateurs. - Gerardo Mora - AFP

Omar Mateen, l'auteur de la tuerie qui a fait 49 morts dans un club gay à Orlando, en Floride, a appelé la police au moment où il passait à l'acte. Le FBI a choisi de rendre publique cette conversation de 50 secondes.

Un tueur qui s'exprime de manière "glaçante, calme et réfléchie". Le FBI a publié l'échange téléphonique entre Omar Mateen, l'auteur de la tuerie du club "The Pulse" qui a fait 49 morts, et la police d'Orlando. A trois reprises pendant le carnage, l'homme a interrompu son entreprise meurtrière pour appeler les autorités. Des conversations partiellement rendues publiques par les autorités américaines.

"Je suis l'auteur de la fusillade"

La tuerie a duré plus de trois heures avant qu'Omar Mateen ne tombe sous les balles des unités d'élite envoyées au club gay, le Pulse, à Orlando. A trois reprises, l'homme s'entretient avec des policiers. Le premier appel est passé à 2h35, heure locale, soit un peu plus d'une demie-heure après le début du massacre. L'appel dure 50 secondes. L'homme revendique son acte dans cet échange retranscrit par le Washington Post.

911: Urgence 911, cet appel est enregistré
Mateen: Au nom de Dieu le Miséricordieux, le bienfaiteur (en arabe)
911: Quoi?
Mateen: Louanges à Dieu et les prières, que la paix soit avec le prophète de Dieu (en arabe) Je suis à Orlando, je suis l'auteur de la fusillade
911: Quel est votre nom?
Mateen: Mon nom est je prête allégeance à [coupé]
911: D'accord, mais quel est votre nom?
Mateen: Je prête allégeance à [coupé] que Dieu [coupé] au nom de [coupé]
911: Ok, et où êtes-vous?
Mateen: A Orlando
911: Où à Orlando?

La première conversation prend alors fin sur cette question. Treize minutes plus tard pourtant, Omar Mateen va prendre contact avec les négociateurs de la police. L'homme se présente comme un "soldat islamique" et demande à son interlocuteur de dire aux autorités de stopper les bombardements en Syrie et en Irak. C'est pour cette raison qu'il est "ici en ce moment", poursuit le terroriste. Tenter de poursuivre l'échange, le policier lui demande alors ce qu'il a fait.

"Non, vous savez déjà ce que j'ai fait", proclame Omar Mateen.

500 interrogatoires menés

Au cours d'un autre appel, Omar Mateen menace de faire exploser une voiture piégée garée devant l'établissement. Plus tard, le tireur explique avoir un gilet explosif du même type que ceux "utilisés en France", en allusion aux ceintures portées par les terroristes du 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis. Aucun équipement n'a été découvert à l'intérieur du club gay ou dans son véhicule. Son allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh n'est en revanche pas mentionné: le FBI se refuse à contribuer à "une rhétorique violente".

L'agent du FBI, Ron Hopper, qui présentait ces éléments à la presse, prévient que l'enquête pourrait "durer des mois, voire des années". Les enquêteurs ont déjà mené plus de 500 interrogatoires et recueilli des centaines de preuves. Selon les premiers éléments, Omar Mateen se serait radicalisé aux Etats-Unis et rien ne permet pour le moment d'affirmer qu'"un groupe terroriste étranger" ait commandité la tuerie.

La publication de ces échanges entre le terroriste et les autorités a permis de balayer "la fausse idée selon laquelle nous n'avons rien fait pendant trois heures", estime John Mina, le chef de la police d'Orlando. Selon lui, l'intervention des forces de l'ordre a permis de "sauver de très nombreuses vies cette nuit-là".

J.C.