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États-Unis

Violation de cadavres : deux Marines inculpés

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Deux sergents américains ont été inculpés lundi. Ils sont soupçonnés  d'avoir uriner sur les cadavres de trois Afghans.

La vidéo avait fait le tour du web. Sur les images diffusées en janvier dernier, plusieurs soldats urinaient sur les cadavres de trois Afghans. Huit mois plus tard, le Pentagone a annoncé l'inculpation de deux sergents pour leur implication présumée dans ce scandale.

Accusés également de tirs non autorisés

Les deux sergents, Joseph Chamblin et Edward Deptola, sont mis en cause pour leur implication dans l'affaire et pour avoir "posé sur des photographies non autorisées avec des victimes humaines", souligne le corps d'élite de l'armée américaine dans un communiqué.

Ils appartiennent à une unité de tireurs d'élite du 3e bataillon du 2e Régiment de Marines, basée à Camp Lejeune (Caroline du Nord, sud-est).

La justice militaire leur reproche notamment d'avoir failli à leur mission d'encadrement des Marines placés sous leurs ordres, mais aussi dans la destruction abusive d'habitations et les tirs non autorisés, y compris au lance-grenades, ajoute le communiqué, précisant que l'inculpation avait eu lieu vendredi.

Un acte "lamentable"

Les faits remontent au 27 juillet 2011 lors d'une opération contre l'insurrection talibane dans le district de Musa Qala, dans le Helmand (sud-ouest de l'Afghanistan), mais ils n'ont été portés à la connaissance du public que le 11 janvier avec la mise en ligne d'une vidéo sur internet.

Dans cette vidéo, quatre jeunes soldats se soulagent, hilares, sur les cadavres ensanglantés de trois Afghans. Les images ont fait le tour du monde et horrifié les principaux responsables politiques et militaires américains, consternés par un acte "lamentable", selon les termes du secrétaire à la Défense Leon Panetta.

Quelques jours plus tard, un soldat afghan de 21 ans, Abdul Mansour, ouvrait le feu sur un groupe de militaires français assurant la formation des troupes afghanes. Cinq soldats français ont été tués et une quinzaine d'autres blessés.

L'annonce de ces inculpations par la justice militaire, un mois après des sanctions administratives prises à l'encontre de trois autres protagonistes, intervient alors que le monde musulman est secoué depuis une dizaine de jours par une vague de manifestations antiaméricaines après la diffusion sur internet d'un film dénigrant l'islam et réalisé aux Etats-Unis.