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États-Unis

Une prestigieuse université américaine accusée d'avoir couvert un violeur

Sur le campus de l'université Stanford, en 2014 (photo d'illustration)

Sur le campus de l'université Stanford, en 2014 (photo d'illustration) - AFP

Un cabinet d'avocats a décidé de poursuivre la célèbre université américaine de Stanford. Ils l'accusent d'avoir voulu étouffer plusieurs affaires d'agressions sexuelles et d'avoir couvert un de ses étudiants accusé de viols.

La prestigieuse université américaine de Stanford, en Californie, est à nouveau au cœur d'une controverse. Un cabinet d'avocats l'accuse d'avoir étouffé plusieurs agressions sexuelles et viols, rapporte le quotidien suisse Le Temps. Pire, les juristes estiment que l'institution a couvert les agissements de l'un de ses étudiants. Ils ont déposé une plainte auprès d'une cour de justice de San Francisco.

L'université de Stanford dément ces accusations. "Nous nous défendrons vigoureusement contre la plainte, car nous pensons que Stanford a agi avec une assiduité et compassion appropriées". Dans un communiqué, l'université évoque sa "sympathie" pour la plaignante, ajoute avoir mis en place un système de soutien pour les victimes et prôner la tolérance zéro.

Un "prédateur sexuel connu"

Mais pour le cabinet d'avocats Equal Rights Advocates, l'université aurait commis des négligences en n'ayant donné aucune suite aux plaintes et aurait même laissé agir un "prédateur sexuel connu". Entre 2010 et 2015, quatre étudiantes disent avoir été agressées par le même individu. Selon l'une d'entre elles, la direction de l'université lui aurait répondu qu'elle l'avait cherché en portant un vêtement dévoilant une épaule. L'accusé a quant à lui pu achever ses études et a été diplômé.

Une affaire qui illustre le vaste fléau des agressions sexuelles sur les campus aux États-Unis. Selon une étude publiée par l'Association américaine des universités, 20% des étudiantes disent avoir été agressées sexuellement. L'étude révèle également que la moitié des athlètes universitaires interrogés reconnaissent avoir forcé une partenaire à avoir une relation sexuelle.

"Les femmes n'auront pas un accès équitable à des études réussies tant que cette épidémie de violences sexuelles sur les campus ne prendra pas fin", a dénoncé l'une des avocates, Rebecca Peterson-Fisher.

Trois mois de prison pour viol

Au mois de juin dernier, la même université avait déjà été l'objet d'une vive polémique. L'un de ses étudiants, Brock Tuner, reconnu coupable de viol sur une autre élève du campus, avait été condamné par un tribunal californien à six mois de prison, dont trois fermes. L'accusé risquait pourtant quatorze ans de prison. 

Le juge avait justifié sa décision en indiquant qu'une incarcération trop longue risquait de lui provoquer des "dommages profonds" alors qu'il éprouvait des "remords sincères". Le père de Brock Turner avait de son côté salué le verdict, expliquant que "vingt minutes d'action sur une vie de 20 ans" ne méritaient pas une peine trop dure.

La jeune fille, dont l'identité est restée secrète lors du procès, avait été retrouvée à moitié dénudée et alcoolisée derrière la benne à ordures d'une maison de fraternité. 

Céline Hussonnois-Alaya