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États-Unis

Trump défend son directeur de campagne, inculpé pour avoir agrippé une journaliste

Donald Trump et son directeur de campagne, Corey, Lewandowksi (à gauche sur l'image), le 16 mars 2016.

Donald Trump et son directeur de campagne, Corey, Lewandowksi (à gauche sur l'image), le 16 mars 2016. - Rhona Wise - AFP

Le candidat républicain est venu à la rescousse de son directeur de campagne, inculpé pour avoir agrippé une journaliste lors d'un meeting, début mars.

Donald Trump a défendu mardi son directeur de campagne, Corey Lewandowski, inculpé pour avoir agrippé une journaliste qui tentait de poser une question au candidat républicain à la Maison Blanche il y a trois semaines, en marge d'un meeting. L'affaire a relancé les critiques de ses adversaires, républicains et démocrates, qui s'alarment de la répétition d'incidents et de la virulence, verbale et physique, entourant la campagne de Donald Trump.

Mise en doute de la version de la journaliste

Interrogé sur la chaîne de télévision CNN, Donald Trump a déclaré que Corey Lewandowski avait sa confiance et qu'il resterait en poste même s'il serait selon lui sans doute plus facile de s'en séparer. Le candidat à l'investiture républicaine a par ailleurs remis en question la version présentée par Michelle Fields qui affirme avoir été quasiment plaquée au sol par Corey Lewandowski.

Donald Trump a expliqué que la journaliste aurait pu présenter une menace pour son directeur de campagne dans la mesure où elle s'est approchée de lui en tenant un stylo. "Elle avait dans la main un stylo qui aurait pu être un couteau", a-t-il dit.

Une vidéo diffusée par la police

La police a diffusé mardi une vidéo montrant l'incident entre Michelle Fields et Corey Lewandowski. Michelle Fields, 28 ans, alors journaliste pour le site conservateur Breitbart (dont elle a démissionné car le site ne soutenait pas sa version des faits, ndlr) suivait Donald Trump pour lui poser une question. Le candidat se dirigeait vers l'arrière de la salle quand elle dit avoir été violemment tirée par l'avant-bras par Corey Lewandowski.

Contrairement à de précédentes vidéos diffusées par des chaînes de télévision présentes lors de la conférence de presse le 8 mars, la nouvelle vidéo permet de voir la scène sans que personne ne s'intercale. On voit ainsi Fields marchant à côté de Trump, puis Lewandowski saisissant le bras de la journaliste et la tirant en arrière.

Le directeur de campagne plaidera non coupable

La police de Jupiter, en Floride, a inculpé mardi Corey Lewandowski, 42 ans. Il doit comparaître le 4 mai prochain. Le chef d'inculpation correspond à un délit mineur: "voie de fait" ou atteinte à l'intégrité physique d'une personne.

Corey Lewandowski est accusé d'avoir "intentionnellement touché Michelle Fields (...) contre le gré de Michelle Fields", selon le procès-verbal. Il a clamé son innocence et plaidera non coupable, a précisé l'équipe de Donald Trump dans un communiqué. Le milliardaire est connu pour être très agressif en justice, et il a encouragé son conseiller à refuser tout accord amiable.

Trump pointé du doigt par ses adversaires

Les partisans du milliardaire s'en prennent régulièrement aux manifestants lors de ses meetings. Hillary Clinton a longuement déploré mardi la campagne de l'homme d'affaires ciblée sur "les immigrés, les musulmans, les femmes", évoquant les allusions sexistes visant une journaliste de Fox News. "C'est un pyromane politique. Il a allumé des feux et les gens agissent d'une façon déplorable, et c'est pourquoi il doit être tenu responsable", a-t-elle lancé à La Crosse, dans le Wisconsin.

Les rivaux républicains de Donald Trump ont aussi vu dans l'affaire Lewandowski la main du milliardaire, qui refuse de calmer le jeu et met les heurts sur le compte de perturbateurs. "C'est la conséquence de la culture de la campagne de Trump", a réagi le sénateur du Texas Ted Cruz, deuxième des primaires. Il a dénoncé une campagne "fondée sur les insultes et les attaques personnelles, et désormais la violence physique". Il a dit à NBC qu'"agresser physiquement un reporter" mérite le licenciement.

A.S. avec agences