Trump accusé d'avoir détourné l'argent de sa fondation caritative à des fins personnelles
Au total, près de 260.000 dollars auraient été détournés. Selon des informations révélées mardi par le journal américain Washington Post, Donald Trump a utilisé sa fondation caritative pour payer des amendes à la suite de procès, un usage apparemment contraire à la réglementation fiscale.
Une fondation strictement caritative
Selon le quotidien, le candidat républicain à la Maison Blanche et homme d'affaires a fait régler par sa fondation 258.000 dollars d'indemnités versées en son nom lors de règlements à l'amiable, alors que la fondation doit seulement servir à des fins caritatives.
En 2007, par exemple, la fondation a versé 100.000 dollars à une association d'anciens militaires dans le cadre d'un règlement avec la ville de Palm Beach, qui poursuivait Donald Trump en raison de la hauteur non règlementaire d'un mat orné d'un drapeau américain sur l'une de ses propriétés.
Pas un dollar de sa poche
Par ailleurs, le Washington Post, qui décortique depuis des semaines les finances de la fondation, a découvert que Donald Trump n'avait plus contribué à un dollar depuis 2009. A la place, l'organisation caritative est financée par les dons de tiers.
La fondation Trump a pourtant payé pour des transactions qui semblent avoir été exclusivement au bénéfice de Donald Trump ou de ses entreprises. L'achat pour 20.000 dollars aux enchères d'un portrait de l'homme d'affaires en 2007 en est un exemple.
"A l'évidence, la fondation Trump n'est pas plus une organisation caritative que l'université Trump n'était un institut d'enseignement supérieur", a raillé une porte-parole d'Hillary Clinton, Christina Reynolds. "Il est grand temps qu'il publie ses déclarations de revenus pour voir si ses problèmes fiscaux concernent aussi ses finances personnelles".
Obama monte au créneau
Les démocrates estiment que cette affaire n'est pas assez couverte par les médias, accusés d'être plus indulgents dans leur traitement de la personnalité et du passé de Donald Trump que pour Hillary Clinton, ou de se concentrer sur des affaires plus médiatiques, notamment la comparaison faite par un fils Trump entre les réfugiés syriens et des bonbons "Skittles" empoisonnés.
"Si vous couvrez le scandale des Skittles au lieu de l'usage illégal par Trump de sa fondation, vous êtes probablement journaliste pour de mauvaises raisons", a dit sur Twitter l'ancien conseiller de Barack Obama Dan Pfeiffer. L'équipe de campagne de Donald Trump n'a pas fait de commentaire.