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"Presque gênant": comment les joueurs américains du Paris-Levallois vivent la course à la Maison Blanche

Le capitaine du Paris-Levallois, Louis Campbell, face au Limoges CSP le 9 octobre 2016.

Le capitaine du Paris-Levallois, Louis Campbell, face au Limoges CSP le 9 octobre 2016. - Karen Mandau - Paris Levallois

Trump ou Clinton? Les Etats-Unis élisent dans la nuit de mardi à mercredi leur nouveau président. Le capitaine américain du Paris-Levallois (ProA de basket), Louis Campbell, et son coéquipier Jason Rich, nous livrent leur vision d’une élection vraiment pas comme les autres.

Ils sont à des milliers de kilomètres de chez eux, et vont découvrir dans la nuit de mardi à mercredi l’identité du nouveau président de leur pays. Un moment toujours singulier pour les expatriés américains vivant aux quatre coins du monde. Mais cette fois-ci, l’élection présidentielle américaine a un goût particulier. Et surtout une odeur de soufre.

Louis Campbell, le capitaine du Paris-Levallois, 5e du championnat de France de basket-ball, et son coéquipier Jason Rich, l’ont bien senti. Les deux acolytes associés dans le cinq de départ de l’équipe parisienne depuis septembre partagent un ressenti similaire à ce que de nombreux Américains éprouvent au pays: une forme de déception après une campagne d’une violence inouïe.

"C'est devenu comme une sitcom"

"Je ne vais pas suivre la soirée en direct", assure Louis Campbell. "Pour moi c’est assez déprimant de voir cette campagne, ça a été épuisant de voir les deux candidats s’écharper. Ça va plus loin que la politique, c’est devenu comme une sitcom, donc non, je ne vais pas suivre la soirée".

Louis Campbell, 37 ans, a vécu presque toutes les élections de son âge adulte à l’étranger. Arrivé en 2002 en Europe, il a vogué entre des clubs allemands, italiens, japonais et français depuis l'âge de 22 ans. Cette expérience internationale lui permet d’avoir un peu de recul sur la situation politique de son pays.

"C’est assurément une bonne chose", juge l'arrière marié à une Danoise. "Je vois des choses que j’aurai ratées si j’étais resté là bas". Il voit ainsi un spectre plus large d’informations qui lui permet de se forger une opinion plus réfléchie.

"On peut prendre la température de chez nous, mais aussi celle des autres pays", poursuit-il. "Aux USA, on n’entend que très peu les opinions et les émotions des gens d’autres pays, ils ont tendance à laisser ça de côté".

L'excitation reste palpable malgré la déception

Pour cette nuit d’élection historique, pas de soirée spéciale en direct pour le Floridien Jason Rich non plus, mais celui-ci reconnaît que ce qu'il va se passer dans la nuit n'est pas anodin. "It’s a huge night (C’est une nuit énorme, Ndlr), insiste-t-il, tout en ayant la pudeur et la prudence de ne pas indiquer sa préférence politique, au contraire de grandes stars comme LeBron James, qui soutiennent publiquement Hillary Clinton. "Ce sera très tard, je ne connaîtrai peut-être pas les résultats avant le matin, mais je ne peux pas m'empêcher de regarder toutes les actus, les débats, les meetings, toute l’atmosphère particulière autour de ça".

Louis Campbell souligne que cette soirée pourrait être historique si Hillary Clinton était amenée à devenir la première femme élue présidente des Etats-Unis. Mais il ne peut s’empêcher de penser que tout ça a été "gâché" par une campagne nauséabonde et les affaires dans les deux camps.

"Wait and see"

"Je vous mentirais si je disais que je ne jetterai pas un œil aux réseaux sociaux pour voir les résultats qui tombent", concède-t-il finalement, tout en rappelant que pour lui toute cette situation est devenue "presque gênante" pour son pays. "Pour ceux qui ont des enfants, penser qu’ils peuvent grandir dans une société qui laisse une situation comme celle là dégénérer, c’est triste et ça fait peur".

Le capitaine parisien n'apparaît pas serein pour l’avenir de son pays, avec une forme d’impuissance dans sa voix. "On va juste attendre, et voir ce qu’il se passe, en espérant pour le mieux". Tout cela alors qu’il avait vibré pour les élections précédentes. Cette nuit ne sera décidément pas comme les autres.

James Abbott