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Présidentielle US: Trump est-il allé trop loin?

Donald Trump, le candidat aux primaires républicaines aux Etats-Unis.

Donald Trump, le candidat aux primaires républicaines aux Etats-Unis. - Isaac Brekken / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le milliardaire américain Donald Trump fait de nouveau polémique. Lors d'un discours prononcé ce jeudi, il a notamment comparé les anciennes pulsions de violence de son rival Ben Carson à celles éprouvées par un pédophile. Une attaque qui va trop loin ? L'édito de notre correspondant à New-York, Jean-Bernard Cadier.

Le milliardaire en tête des sondages républicains est connu pour son franc parler. Mais là, il a clairement forcé la dose. Ce jeudi, lors d'un discours prononcé dans l'Iowa -Etat généralement connu comme la première étape du processus d'investiture à l'élection présidentielle car premier caucus d'une longue série- Donald Trump a de nouveau été très loin. 

Sur son principal adversaire à la course à l'investiture, Ben Carson, il a parlé d'un "cas pathologique... comme les violeurs d'enfants sont des cas pathologiques". En référence aux dernières révélation de Ben Carson dans un livre qui expliquait qu'adolescent, il avait un jour tenté de poignarder un ami mais que la lame du couteau avait heurté la ceinture et n'avait pas atteint sa cible. "Faut-il que les gens dans l'Iowa et dans le pays soient stupides pour croire cette merde (this crap)", a lancé Donald Trump à son sujet. 

Mais Donald Trump a eu des mots doux pour tout le monde. Florilège : 

"Je connais mieux l'Etat islamique que les généraux, croyez moi"
"L'Etat islamique, je vais les bombarder à mort (I'll bomb the shit out of them)"
Sur Carly Fiorina: "Carly Machin (Carly whatever-the-hell-her-name-is)"
Sur Marco Rubio: "il est faible comme un bébé"

Et, point culminant du meeting, Trump a fait mine de défaire sa ceinture avant de proposer à un spectateur de le poignarder pour rejouer la scène narrée par Ben Carson.

Alors, que s'est il passé? Trump qui est toujours à l'heure, avait près de 40 minutes de retard. La voix rauque, le cheveux ébouriffé, selon les reporters sur place. Lui qui parle toujours 60 minutes pile a cette fois-ci dépassé l'heure et demie dans un discours sans queue ni tête, où il semblait même s'interroger sur le bien fondé de sa candidature.

Comment réagit le Parti républicain? Selon le Washington Post, les cadres du parti sont affolés par le phénomène Trump. A tel point qu'ils ont lancé un appel à Mitt Romney (candidat malheureux en 2012) pour qu'il se représente. En somme: "Romney réveille toi, Trump est devenu fou !"

Jean-Bernard Cadier