Présidentielle américaine: pourquoi les candidats "approuvent-ils" leurs propres messages?
"Je suis Hillary Clinton/Donald Trump et j'approuve ce message." Encore heureux, serait-on tenté de dire, que les candidats approuvent le discours qu'il ou elle vient de prononcer. Derrière cette phrase de conclusion rituelle, se cache en réalité une règle électorale instituée en 2002, lors de la réforme intitulée Bipartisan Campaign Reform. Il s'agit d'empêcher chaque candidat de dénigrer son adversaire.
Les invectives et procès d'intention n'auront pourtant pas manqué pendant la campagne de 2016. De part et d'autre. On pourrait donc croire que la règle de 2002 est restée sans effet, mais elle vise en réalité les messages radiophoniques ou télévisés, et non les meetings des candidats ou les débats télévisés.
"Autoriser" ou "approuver" un message engage le candidat
Un exemple célèbre de cette propagande négative avait été diffusé le 7 septembre 1964. On peut y voir une petite fille blonde en train d'effeuiller une marguerite et de compter jusqu'à dix. Après quoi un compte à rebours militaire reprend et une bombe atomique explose après un zoom sur la pupille de la fillette.
Ce clip diffusé une seul fois sur NBC avait suscité un tollé. Il appelait à voter pour le démocrate Lyndon B. Johnson. Mais il visait aussi, sans jamais le nommer ou le montrer, le républicain Barry M. Goldwater. Dans le contexte de guerre froide de l'époque, le message en creux était limpide.
En "approuvant" ou en "autorisant" leurs propres message de propagande, les candidats sont invités à prendre leurs responsabilités et à ne pas se retrancher derrière l'équivoque et l'ambiguïté.
>> Ci-dessous, le fameux message de la marguerite, de l'équipe Johnson