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États-Unis

Présidentielle américaine: Clinton qualifie les électeurs de Trump de "pitoyables", puis s'excuse

Hillary Clinton, le 9 septembre 2016, à New York.

Hillary Clinton, le 9 septembre 2016, à New York. - Brendan Smialowski - AFP

La candidate démocrate à la Maison Blanche a qualifié, vendredi soir, les électeurs de son rival Donald Trump de "pitoyables", s'attirant de nombreux commentaires outrés. Face à la polémique grandissante, Hillary Clinton s'est finalement excusée, ce samedi.

L'adjectif de trop? Hillary Clinton a qualifié la moitié des électeurs de Donald Trump de "pitoyables", provoquant la colère du milliardaire qui a dénoncé ce samedi le mépris de l'ancienne Première dame. La candidate démocrate à la Maison Blanche, qui s'exprimait vendredi soir lors d'un événement de levée de fonds à New York, a ainsi dépeint, "en gros", 50% de l'électorat de l'homme d'affaires.

Le "panier des pitoyables"

"Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j'appelle le panier des pitoyables", a lancé l'ancienne chef de la diplomatie américaine sous les applaudissements de l'assistance. Avant de détailler. "Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir".

La plupart de ces supporters de Donald Trump sont, pour Hillary Clinton, "incorrigibles, mais heureusement ils ne sont pas l'Amérique", a-t-elle poursuivi. Quant à la seconde moitié des électeurs du républicain, elle constitue "un panier rempli de personnes qui ont l'impression que le gouvernement les a laissés tomber, que l'économie les a laissés tomber, que personne ne s'intéresse à eux (...) et ils recherchent juste désespérément le changement".

"Cela va lui coûter cher dans les sondages"

"Wow, Hillary Clinton a été TELLEMENT INSULTANTE envers mes supporteurs, des millions de personnes incroyables, qui travaillent dur. Je pense que cela va lui coûter cher dans les sondages!", a réagi Donald Trump dans un tweet samedi, à moins de deux mois de la présidentielle du 8 novembre.

"Pile au moment où Hillary Clinton dit qu'elle va démarrer une campagne positive, elle fait tomber son masque et révèle son vrai mépris pour les Américains ordinaires", a abondé Jason Miller, un responsable de la campagne du milliardaire, dans un communiqué.

La sortie d'Hillary Clinton a suscité de nombreux commentaires sur Internet et le hashtag "BasketOfDeplorables" ("panier des pitoyables" en français) est devenu samedi matin la première "tendance" sur Twitter.

Une erreur?

Mais outre les nombreuses réactions indignées des soutiens du milliardaire qui se déversaient sur la Toile samedi, certains commentateurs politiques commencent également à parler d'une sérieuse erreur de la part d'Hillary Clinton.

"A mon avis, c'est la mauvaise chose à dire", a par exemple tranché sur CNN Bob Beckel, qui se présente pourtant comme un anti-Trump. "Le'panier de pitoyables' de Clinton était une erreur", a également tweeté Matthew Dowd, analyste politique sur ABC News, qui estime toutefois que les conséquences dans les urnes ne devraient pas être significatives, au moment où les sondages président une course plus disputée qu'attendu pour la Maison Blanche.

Excuses

Face à la polémique grandissante, Hillary Clinton a présenté ses excuses, assurant "regretter" ses propos. "La nuit dernière j'ai 'généralisé en gros', et ce n'est jamais une bonne idée. Je regrette d'avoir dit 'la moitié', c'était mal", a-t-elle reconnu dans un communiqué. Mais bien qu'elle ait reconnu une erreur sur cette affirmation, Hillary Clinton a par ailleurs assuré qu'elle continuerait à dénoncer "la rhétorique sectaire et raciste" de son rival.

"Il est déplorable que Trump ait (...) donné une audience nationale aux idées et aux voix haineuses, notamment en retweetant une frange de sectaires avec une dizaine de followers et en diffusant leurs messages à 11 millions de personnes", a-t-elle écrit, en référence à l'activité du milliardaire sur Twitter.

"Il est déplorable qu'il ait attaqué un juge fédéral pour son 'héritage mexicain', harcelé une famille Gold Star (organisation de soutien aux mères de soldats tués au combat, NDLR) en raison de sa foi musulmane et fait la promotion du mensonge selon lequel notre premier président noir n'est pas un vrai Américain", a-t-elle encore ajouté.

A.S. avec AFP