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États-Unis

Donald Trump ne mobilise pas autant qu'il espérait pour son premier meeting de campagne

Le président des États-Unis avait assuré qu'un million de personnes avaient demandé des billets pour son meeting dans l'Oklahoma. Finalement, de nombreux sièges sont restés vides, a reconnu son équipe de campagne.

Ignorant les mises en garde sur le coronavirus, Donald Trump a renoué samedi soir à Tulsa (Oklahoma) avec les meetings dont il raffole. Mais la foule attendue pour donner un coup de fouet à une campagne de réélection mal engagée, n'était, elle, pas au rendez-vous.

Biden, "marionnette" de "la gauche radicale"

Tentant de retrouver le ton des meetings qui ont un joué un rôle central dans sa victoire-surprise de 2016, le président américain de 74 ans a assuré qu'il était, contrairement à son adversaire de 77 ans, en pleine forme physique.

"S'il y a un problème, je vous le dirai", a-t-il lancé, revenant sur une cérémonie à la prestigieuse académie militaire de West Point, au cours de laquelle il a semblé donner des signes de fatigue.

Durant un discours décousu de près de deux heures, le président américain s'en est ensuite pris avec virulence à son adversaire démocrate Joe Biden, qualifié de "marionnette" à la fois de "la gauche radicale" et de la Chine, et présenté comme un politicien n'ayant "jamais rien fait" en un demi-siècle de carrière à Washington.

"Une semaine de couverture médiatique apocalyptique"

Devant une salle où peu de ses partisans portaient des masques de protection, il a vigoureusement défendu ses décisions face au Covid-19, qu'il a de nouveau qualifié de "virus chinois". "J'ai sauvé des centaines de milliers de vies, mais personne ne salue jamais notre travail", a-t-il lancé.

Lundi, le chef d'état avait assuré dans un tweet que "près d'un million" de personnes avaient réclamé des billets pour ce rendez-vous. Mais la salle qui devait consacrer ce retour en fanfare n'était pas pleine, loin s'en faut. Son directeur de campagne, Brad Parscale, a reconnu que les chiffres étaient en-deçà des espérances, désignant comme responsables les "manifestants radicaux" et "une semaine de couverture médiatique apocalyptique".

Entre "Trumpistes" et manifestants antiracisme, les autorités locales avaient déclaré attendre jusqu'à 100.000 personnes à Tulsa, dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis tout acquis à sa cause. Criant des slogans contre Donald Trump et le racisme, quelque 1000 manifestants ont défilé vers la salle du meeting.

Une "vraie gifle"

Autre sujet majeur de controverse, le choix de Donald Trump d'organiser son grand retour autour des commémorations de la fin de l'esclavage, et dans une ville encore marquée par un des pires massacres raciaux de l'histoire américaine, le meurtre de quelque 300 Afro-Américains par une foule blanche, en 1921.

Une "vraie gifle", selon le responsable local du mouvement "Black Lives Matter", qui organisait un petit rassemblement en amont du meeting dans un parc de la ville.

En plein mouvement historique de colère contre le racisme et les violences policières, Donald Trump avait initialement choisi d'organiser son meeting le 19 juin ou "Juneteenth", date commémorant l'émancipation des derniers esclaves aux Etats-Unis. Devant le scandale, il l'avait reporté au lendemain.

E.P avec AFP