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États-Unis

Pour se venger, des Américains dénoncent leurs ex, clandestins, pour qu'ils soient expulsés

Donald Trump lors d'un meeting à Fayetteville, en Caroline du Nord, le 6 décembre 2016

Donald Trump lors d'un meeting à Fayetteville, en Caroline du Nord, le 6 décembre 2016 - Timothy A. Clary-AFP

La vengeance est un plat qui se mange froid. Depuis l'élection du nouveau président, des amoureux éconduits interpellent Donald Trump sur Twitter -qui a promis un nombre record d'expulsions- et dénoncent leurs ex en situation irrégulière, donnant même adresse et code d'entrée.

C'est une vengeance amère. Certains Américains éconduits ont trouvé une manière peu élégante de se venger d'un ou d'une ancienne petit(e) ami(e): ils interpellent directement Donald Trump sur Twitter pour qu'il expulse leur ex en situation irrégulière, adresse à l'appui.

"J'espère que Donald Trump ne va pas expulser mon ex dominicain en situation irrégulière", écrit ainsi un utilisateur du réseau social en donnant l'adresse de son ancien petit ami dans le Kentucky, précisant même qu'il habite "en haut des escaliers à gauche".

Le code d'entrée et le numéro de l'appartement

Le président élu a pris des positions très dures contre les immigrés clandestins durant sa campagne, promettant de tous les expulser dès sa prise de fonction le 20 janvier, avant d'assouplir sa position une fois élu, estimant qu'il reconduirait à la frontière jusqu'à trois millions d'immigrants ayant un casier judiciaire.

Ses promesses ont fait naître des craintes chez les quelque 11 millions de clandestins, la plupart venus d'Amérique latine. Des universités ont annoncé qu'elles seraient des sanctuaires pour les sans-papiers et certaines grandes municipalités comme New York ou Los Angeles ont aussi indiqué qu'elles protégeraient les immigrants face au nouveau locataire de la Maison Blanche.

Dans ce contexte, d'anciens maris, femmes, petits amis ou petites amies aigris ont trouvé un nouveau moyen de se venger de leurs ex. Imitant le président élu, fervent utilisateur de Twitter, ils se servent du réseau social pour dénoncer sans vergogne leur ancien compagnon en situation irrégulière.

"Oh, non ! S'il vous plaît Trump, n'expulsez pas mon ancien petit copain Sergio, qui habite @... à Davie, en Floride, appartement numéro...", a écrit un utilisateur de Twitter, donnant même le code d'entrée.

"Mon ancienne petite amie qui m'a trompé deux fois"

Des tweets vengeurs au ton sarcastique de ce type se sont multipliés, publiés en Floride, à New York ou en Californie notamment.

"J'ai peur que Trump puisse déporter mon ancienne petite amie suédoise, qui m'a trompé deux fois et habite... et garde un double de ses clés sous son matelas", a tweeté un autre utilisateur.

Depuis l'élection de Donald Trump le 8 novembre dernier, l'organisation Southern Poverty Law Center a recensé près de 900 incidents racistes ou xénophobes dans le pays. Parmi eux, 290 (soit 32%) étaient motivés par un sentiment anti-immigrants, selon le décompte de l'organisation.

Céline Hussonnois-Alaya avec AFP