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"Mugshot" de Donald Trump en Géorgie: la photo d'identité judiciaire est une invention française

Mugshot de Donald Trump, pris le 24 août 2023 dans une prison a Atlanta, diffusé sur CNN

Mugshot de Donald Trump, pris le 24 août 2023 dans une prison a Atlanta, diffusé sur CNN - Capture d'écran / CNN

L'ancien président américain a rejoint jeudi la galerie de photos judiciaires, comme bon nombre de personnalités américaines auparavant. Cette tradition outre-Atlantique a pourtant été théorisée en France à la fin du XIXe siècle.

Après Al Capone, Jane Fonda, O.J. Simpson ou encore Hugh Grant, Donald Trump s'est fait tirer le portrait jeudi par la justice de l'État de Géorgie. Placé brièvement en état d'arrestation pour ses pressions électorales en 2020 ce jeudi à Atlanta, l'ancien locataire de la Maison Blanche est passé par l'épreuve du "mugshot", une première pour un président américain.

Cette photo d'identité judiciaire, qui a tendance à coller à la peau des célébrités qui en font les frais, est un rituel médiatique outre-Atlantique. Toutefois, il a été théorisé en France, rappelle le Washington Post. C'est le criminologue français Alphonse Bertillon - aussi connu pour avoir livré des preuves erronées utilisées pour condamner Alfred Dreyfus à la fin du XIXe siècle - qui a mis en place un protocole pour mieux identifier les récidivistes, même si ce genre de photos existait déjà quelques années auparavant.

Une méthode utilisée jusqu'à 1970 en France

Alphonse Bertillon, dans la fin des années 1870, a imaginé "la chaise Bertillon" pour permettre de recenser les criminels sans connaître leur nom. "C'est une petite chaise sur laquelle les criminels devaient s'asseoir pour être pris en photo. D'abord de face puis de profil. Le profil était particulièrement important, car Bertillon avait montré que les oreilles étaient uniques et propres à chacun", a expliqué Anaïs Eveno, responsable du musée de la Préfecture de police, à RMC Crime.

Outre les photographies, Alphonse Bertillon effectuait une dizaine de mesures de certaines parties du corps humain des criminels pour les recenser sur une fiche afin que les forces de l'ordre puissent à nouveau reconnaître la personne si elle devait être impliquée dans d'autres affaires criminelles. Cette méthode se basait sur l'anthropométrie, qui repose sur le fait que les squelettes humains sont uniques et définitifs à partir de l'âge de 20 ans.

Par la suite, les empreintes digitales compléteront la série de données relevées sur les individus mis en cause. Ce sont ces dernières qui remplaceront définitivement le "bertillonnage" en 1970 en France.

Théo Putavy