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États-Unis

La galère d'un Américain sans voiture suscite un élan de solidarité

James Robertson marche pendant 13 kilomètres pour aller au travail et 20 au retour, 5 jours par semaine.

James Robertson marche pendant 13 kilomètres pour aller au travail et 20 au retour, 5 jours par semaine. - BFMTV

L'histoire de James Robertson, un habitant de Detroit obligé de marcher 33 kilomètres par jour pour aller et revenir du travail, a suscité un bel élan de solidarité aux Etats-Unis. Emu par son histoire, un étudiant de 19 ans a lancé une campagne de crowfunding qui a dépassé toutes ses espérances.

L'histoire de James Robertson a donné lieu à un élan de solidarité incroyable. Cet habitant de Detroit parcourt 33 kilomètres par jour à pied pour se rendre à son usine et rentrer chez lui. Depuis que sa voiture a rendu l'âme en 2005, cet Américain de 56 ans n'a pas les moyens de s'en payer une nouvelle. Et pas de transport pour relier sa maison à son lieu de travail. Alors en plus de prendre le bus, il marche. Et il marche beaucoup.

Sa galère a fait la une du quotidien Detroit Free Press, dimanche dernier. Touché par le récit de ce battant qui n'a jamais manqué une journée de travail en douze ans dans son usine, Evan Leedy, un étudiant de 19 ans a décidé de créer un site de crowfunding pour qu'il puisse se payer une voiture. Il espérait récolter 5.000 dollars, mais la générosité des internautes est allée bien au-delà. Mercredi, les dons atteignaient près de 280.000 dollars, soit 250.000 euros.

Ville symbole de la crise financière de 2008

En plus de l'argent, James Robertson a reçu de nombreux appels et mails pour lui proposer un coup de main, du covoiturage ou même un travail. "Voilà comment sont les gens à Detroit. On dit que Los Angeles est la ville des anges. C'est faux. Détroit est la vraie ville des anges," réagissait James Robertson, mercredi.

Son histoire illustre celle de la déliquescence de la ville de Détroit. Autrefois portée par le succès des Big Three, General Motors, Ford et Chrysler, l'ancienne ville industrielle américaine connaît en effet depuis plusieurs années un fort déclin économique se traduisant par des quartiers entiers laissés à l'abandon et une forte criminalité, devenant ainsi le symbole de la crise financière de 2008.

Après avoir dû se déclarer en faillite à l'été 2013, elle vient d'en sortir après un long processus judiciaire et un rééchelonnement de sa dette qui atteignait 18 milliards de dollars.

Karine Lambin