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L'équipe de campagne d'Hillary Clinton filtrerait les journalistes

Hillary Clinton lors d'un meeting à New York, le 14 juin.

Hillary Clinton lors d'un meeting à New York, le 14 juin. - John Moor - Getty Images North America - AFP

Un journaliste américain du Daily Mail s'est vu refuser l'accès à un meeting de la candidate démocrate Hillary Clinton, lundi dans le New Hampshire. Selon lui, l'équipe de la favorite des sondages procède à un contrôle des médias qui veulent la suivre.

L'équipe d'Hillary Clinton semblerait vouloir filtrer les journalistes qui pourront la suivre tout au long de sa campagne. C'est en tout cas ce que sous-entend le témoignage d'un journaliste de la version américaine du site britannique Daily Mail, qui s'est vu refuser l'accès à un meeting de la candidate à l'investiture démocrate en vue de la présidentielle de 2016, auquel il était pourtant accrédité, et pour lequel il devait être journaliste de "pool", autrement dit chargé de rapporter du contenu pour plusieurs médias.

Refoulé à la dernière minute

Ce journaliste, David Martosko, raconte dans un article publié sur le site comment l'équipe de campagne de la candidate l'a refoulé à la dernière minute d'un événement dans le New Hampshire, qui s'est tenu lundi. Le reporter du Daily Mail semblait, d'un coup, n'être plus le bienvenu.

Quelques heures avant ce refus, l'un des attachés de presse lui avait pourtant communiqué toutes les indications nécessaires à sa venue. Mais au moment de se présenter devant le bus affrété pour emmener les journalistes sur les lieux du meeting, David Martosko s'est vu refuser l'accès, car il n'était "pas sur la liste", selon un membre du staff chargé des vérifications d'identités. Pas impressionné, le journaliste décide de s'y rendre par ses propres moyens, avec sa voiture de location, en suivant le bus. Une fois sur place, il se voit à nouveau refuser l'accès à la salle, cette fois-ci par un agent de sécurité.

Une volonté de contrôle des journalistes?

Parmi les quelques raisons invoquées par le staff pour ce refus soudain, le fait qu'il est impossible qu'un journaliste d'un média étranger participe au pool. Or, une telle justification ne peut pas tenir: la version américaine du Daily Mail appartient certes au groupe britannique, mais est éditée aux Etats-Unis, à New York plus précisément, où elle emploie 200 personnes.

Mais pour David Martosko, au-delà des explications hasardeuses, ce geste de l'équipe Clinton témoigne surtout de sa volonté de trier et contrôler les journalistes, et donc les médias, couvrant directement la campagne sur le terrain. "Ce n'est pas ok", estime David Martosko. "C'est le genre de chose qui amène à s'interroger sur la transparence", poursuit-il, avant de souligner que le Daily Mail, avec ses 225 millions de visiteurs uniques mensuels, rassemble "plus d'audience en ligne que n'importe quel autre journal anglophone dans le monde".

Un tweet posté la veille en cause?

"Je suspecte cette décision d'être un peu liée à l'origine de mes employés, et très liée à la façon dont nous couvrons l'actualité", précise par ailleurs David Martosko, rappelant que son journal rapporte les faits tels qu'ils sont, et ne s'est engagé pour aucun des candidats à l'investiture, aussi bien démocrate que républicaine.

Une neutralité qui pourrait, selon le journaliste, expliquer ce black-listing, tout comme le fait qu'il ait tweeté, il y a quelques jours, après avoir couvert un meeting d'Hillary Clinton, à New York: "Il est vraiment stupéfiant de voir combien de journalistes ayant assisté au discours d'Hillary Clinton aujourd'hui ont reporté exactement, et seulement, ce que la campagne attendait d'eux".

"Ce genre de rapport ne fait pas de DailyMail.com le média préféré de la campagne de Clinton", conclut le journaliste.