Irak: Obama autorise des frappes ciblées contre les jihadistes

Le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé jeudi qu'il avait autorisé des parachutages humanitaires en Irak et, si nécessaire, des frappes aériennes ciblées contre les jihadistes pour éviter un "génocide" des minorités menacées par l'Etat islamique.

Une intervention américaine en Irak se précise. Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi soir qu'il avait autorisé des frappes aériennes ciblées contre les jihadistes dans le nord de l'Irak. Une décision motivée par les persécutions dont sont victimes les chrétiens et les Yazidis, poussés à fuir face à l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui prônent l'établissement d'un califat islamique.

"Nous pouvons agir, de façon responsable et prudente, pour éviter un éventuel acte de génocide", a fait valoir Barack Obama lors d'une allocution solennelle depuis la Maison Blanche. Or, le temps presse: les jihadistes de EI n'étant plus qu'à 40 km d'Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. S'ils poursuivent leur route, ils seront visés par les frappes, a toutefois prévenu le président américain.

Pour venir en aide aux minorités menacées, Barack Obama a également assuré que les Etats-Unis procèderaient à de nouveaux largages humanitaires, après que le Pentagone a annoncé de premiers parachutages de nourriture et d'eau dans la soirée.

La France prête à apporter son "soutien"

Mais deux ans et demi après le départ du dernier soldat américain d'Irak, le président américain a réaffirmé qu'il n'enverrait aucune troupe au sol dans le pays, "parce qu'il n'y a pas de solution militaire américaine à la crise" que connaît le pays depuis le début de l'offensive jihadiste début juin.

Signe de la vaste mobilisation internationale, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "scandalisé" par l'avancée des jihadistes, lors d'une réunion convoquée en urgence jeudi soir à New York. La France a déclaré être prête à "apporter un soutien aux forces engagées dans" le combat contre les jihadistes en Irak, sans en préciser la nature.

Peut-on imaginer des moyens militaires français engagés dans la région prochainement? "Tout dépend de ce que l'on appelle moyens militaires", précise Pascal Le Pautremat, expert en questions militaires joint par BFMTV. "Si on parle d'éléments des forces spéciales et des hommes du Service Action de la DGSE (service chargé de la planification et de la mise en œuvre des opérations clandestines, ndlr), eh bien, c'est déjà acté. Il y a déjà quelques éléments sur place. Mais dans le cas irakien, ce sont surtout plus d'un demi-millier d'américains" de la CIA qui sont au plus près des soldats irakiens", ajoute le géopoliticien spécialisé sur les crises et conflits contemporains.

A Rome, le pape François a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour "protéger" les populations en fuite dans le nord de l'Irak.

|||L'ESSENTIEL

• Barack Obama autorise des frappes militaires ciblées en Irak.

• Les Etats-Unis frapperont les jihadistes d'EI s'ils avancent sur Erbil, mais n'engageront pas de troupes au sol.

• La France a proposé son "soutien" aux forces combattant contre les jihadistes.

|||Qui sont les Yazidis?

C'est une communauté kurdophone pré-islamique considérée par les jihadistes comme "adoratrice du diable", se sont retrouvés piégés, sans eau ni nourriture, dans les montagnes désertiques environnantes.

S. C. et C. P. avec AFP