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États-Unis

Fausse alerte à la bombe: les autorités de Los Angeles ont-elles sur-réagi?

Près de 1.000 écoles ont été fermées à Los Angeles.

Près de 1.000 écoles ont été fermées à Los Angeles. - David McNew - AFP

Mardi, le recteur du district de Los Angles, le deuxième le plus important des Etats-Unis avec 640.000 élèves, a décidé la fermeture de tous les établissement scolaires après avoir reçu des menaces. A New York, les mêmes menaces ont été proférées sans qu'elles soient prises au sérieux. Il s'agirait en réalité d'un canular.

Mardi 640.000 élèves de la maternelle à l'université, en passant par la primaire ou le lycée, ont été priés de rester chez eux à Los Angeles. Le recteur du district a décidé de la fermeture de toutes les écoles publiques, soit près de 1.000, après avoir reçu une menace "rare" mais "spécifique" et "crédible". De l'autre côté du pays, sur la côte Est, les autorités new yorkaises ont annoncé avoir reçu les mêmes menaces, les jugeant alors "excentriques".

Communication contre communication, les autorités des deux villes se sont affrontées toute la journée. Mardi soir, d'après le député Adam Cliff, il s'agissait en réalité d'un canular. "Je pense qu'ils ont clairement sur-réagi", a estimé William Bratton, le chef de la police de New York. "Nous n'allons pas risquer la vie d'un écolier", lui a rétorqué Ramon Cortines, le recteur. Certes près de 4.500 kilomètres séparent les deux villes américaines, mais ce sont surtout les événements à Paris puis l'attaque de San Bernardino qui ont incité les autorités californiennes à prendre toutes les précautions.

Drame régional

"La perception des choses a complètement changé depuis l’attaque de San Bernardino, confirme Ulysse Gosset, éditorialiste pour BFMTV. La menace terroriste est devenue à nouveau une vraie réalité pour les Américains". Le 2 décembre, Farook Syed et sa femme Tashfeen Malik, armés jusqu'aux dents, ont tué 14 personnes et blessé 21 autres lors d'une fête de Noël dans une administration de San Bernardino, une ville située à un peu plus d'une heure de Los Angeles.

"Cette tuerie a été un drame régional, poursuit le spécialiste. En Californie, il faut comprendre qu’il y a une réelle psychose, compte tenu de ce qu’il s’est passé. Dans le même temps, les Américains ont une certaine tendance à aggraver les choses. Mais cette fois, on voit bien qu'il y a une certaine prudence."

Un analyse confirmée par François Durepaire: "Est-ce que les autorités new yorkaises n'auraient pas pris la même décision si un attentat s'était produit il y a quinze jour à une heure de route de New York", explique le spécialiste des Etats-Unis sur BFMTV. 

Nouveau terrorisme

L'attaque de San Bernardino a mis en évidence un nouveau type de terrorisme, dont les Américains n'étaient pas conscients: des attaques qui ne viennent plus forcément de l'extérieur comme lors du 11-Septembre mais qui peuvent aussi venir de l'intérieur. "Cet événement a changé leur perception, confirme Ulysse Gosset, qui décrit des tueurs "radicaux, jihadistes, qui se réclamaient de l’Etat islamique et qui s’étaient auto-radicalisés". Cette nouvelle forme de terrorisme est un coup de tonnerre aux Etats-Unis", insiste l'éditorialiste.

Les spécialistes expliquent également que l'implication des Etats-Unis dans la lutte contre Daesh et les bombardements en Irak et en Syrie les placent quasiment au même niveau que la France concernant les menaces terroristes de l'organisation jihadiste. 

Pour autant, à travers le pays, la crainte d'un nouvel attentat est bel et bien réel. D'après un sondage américain réalisé les jours suivants la fusillade de San Bernardino, 71% des Américains expliquent que la menace d'un attentat et que le terrorisme font partie de leur quotidien. Ce chiffre atteint même 83% dans un sondage Washington Post-ABC News. Pas de doute, ils seront les prochaines victimes des jihadistes de l’organisation Etat islamique. 
J.C.