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États-Unis

Etats-Unis: une petite fille éclate en sanglots en évoquant les violences policières

Une fillette de 9 ans originaire de la ville de Charlotte, en Caroline du Nord, a dénoncé lors d'une réunion municipale, dans un discours intense en émotion, le traitement réservé aux Noirs aux Etats-Unis.

Elle n'a pu contenir ses larmes. Une petite fille de 9 ans originaire de la ville de Charlotte, en Caroline du Nord, a ému le web avec un discours prononcé devant le conseil municipal de sa ville, dans lequel elle a dénoncé l'injustice des violences policières à l'encontre de la communauté afro-américaine. Charlotte est secouée par des manifestations, parfois violentes, depuis le 21 septembre dernier, jour où Keith Lamont Scott, un homme noir de 43 ans, a été victime d'une bavure policière.

Ces deux dernières années, les tensions raciales se sont électrisées dans un pays régulièrement choqué par les homicides d'Afro-Américains, parfois non armés, abattus par la police.

"On est traité différemment des autres gens"

Encouragée par des manifestants, Zianna Oliphant a pris la parole devant une assemblée de conseillers municipaux. Atteignant difficilement le micro, la petite fille commence son discours normalement, expliquant être venue pour dire "ce qu'elle ressent". "Et je ressens ça: on est traité différemment des autres gens. Je n’aime pas la façon dont nous sommes traités", dit-elle. Avant de marquer un arrêt, et de baisser la tête, visiblement submergée par l'émotion.

Encouragée par ses soutiens, qui lui crient de continuer, Zianna reprend son discours, en pleurs. "Nous sommes des personnes noires et nous ne devrions pas nous sentir mal. Nous ne devrions pas avoir à manifester parce que vous nous traitez mal. Nous faisons ça parce que nous en avons besoin, et nous avons des droits!", lance-t-elle, les larmes coulant sur ses joues, le visage déchiré par la douleur de la peine ressentie. 

"Je suis née et j’ai été élevée à Charlotte. Je n’ai jamais ressenti ça et je ne supporte pas la façon dont nous sommes traités. C’est une honte que nos pères et nos mères soient tués et que nous ne puissions plus les voir. C’est une honte que nous ayons à aller sur leurs tombes et que nous devions les enterrer. Et nous avons des larmes. Nous ne devrions pas avoir de larmes. Nous avons besoin que nos pères et nos mères soient à nos côtés", conclut la petite fille, largement applaudie par les manifestants présents dans la salle, tandis que s'élèvent des "No justice, no peace" ("Pas de justice, pas de paix"), dans l'auditoire. 

"Ce que je disais me semblait très important"

Capturée en vidéo, reprise par la chaîne américaine CNN, la scène a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, et a suscité une intense émotion auprès de nombreux internautes, qui ont salué le courage de Zianna. 

Interrogée par la chaîne NBC News, l'enfant a expliqué avoir été prise d'émotion en réalisant l'importance des propos qu'elle tenait. "J'étais émue parce que ce que je disais me semblait très important. C'est pour ça que j'ai pleuré". 

Adrienne Sigel