BFMTV
États-Unis

Etats-Unis: une exécution reportée in extremis au Texas

Photo non datée d'une salle de mise à mort de la prison de St Quentin en Californie. (illustration)

Photo non datée d'une salle de mise à mort de la prison de St Quentin en Californie. (illustration) - -

Deux semaines après la lente agonie d'un condamné à mort de l'Oklahoma, un tribunal a suspendu l'exécution d'un condamné à mort au Texas deux heures avant.

Robert James Campbell n'est pas mort mardi 13 mai. Une cour d'appel du Sud des Etats-Unis a ordonné dans l'après-midi le report l'exécution de ce condamnée à mort, prévue à 23 heures GMT (une heure française) au Texas.

Dans leur arrêt, les trois juges déclarent l'exécution "suspendue", le temps pour eux de se prononcer sur le handicap mental de Robert Campbell. Si un tel handicap était reconnu, cet homme ne pourrait plus être soumis à la peine capitale en vertu de la Constitution.

Les trois juges d'appel fustigent l'Etat du Texas, qui "n'a jamais révélé qu'il avait en sa possession les résultats de trois tests d'intelligence montrant que Campbell était intellectuellement déficient". Un recours avait été déposé en ce sens par ses avocats.

Les États-Unis en plein doute

L'exécution de Robert James Campbell devait être la première depuis la longue agonie d'un condamné à mort en Oklahoma, fin avril. Une exécution ratée qui avait suscité l'émotion à travers le pays, et due au cocktail létal jamais testé qui avait été injecté au condamné.

Le président américain Barack Obama, pourtant favorable à la peine capitale pour certains crimes, avait qualifié cette exécution de "profondément dérangeante". Il avait dans la foulée chargé son ministre de la Justice de conduire une révision complète des procédures d'exécution dans les 32 Etats américains qui autorisent la peine capitale.

La Chambre des représentants du New Hampshire avait pour sa part annoncé qu'elle allait organiser un nouveau vote sur l'abolition du châtiment suprême. L'Oklahoma a de son côté décrété un moratoire de six mois sur les exécutions, le temps de revoir ses méthodes.

Les "cocktails de la mort" mis en cause

Mais au Texas, le gouverneur républicain Rick Perry s'était dit au contraire "convaincu que les exécutions" dans son Etat "était gérées de manière appropriées", et a persisté à défendre la procédure dans son Etat.

Les avocats de Robert Campbell ont néanmoins saisi la Cour suprême des Etats-Unis pour qu'elle se prononce une nouvelle fois sur la méthode d'exécution par injection létale. En cause: la fabrication des "cocktail de la mort", très opaque depuis que l'approvisionnement pour les exécutions humaines est devenu extrêmement ardu aux Etats-Unis.

Sur cette question, la haute Cour ne rendra sa décision qu'en fin de semaine au plus tôt. Mais elle pourrait en profiter pour statuer une fois pour toutes sur cette controverse.

D. N. et M. T. avec AFP