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Etats-Unis: quand un professeur revendique son homosexualité sur une photo officielle avec Trump

Nikos Giannopoulos, aux côtés du président américain Donald Trump et de son épouse Melania, dans le Bureau ovale.

Nikos Giannopoulos, aux côtés du président américain Donald Trump et de son épouse Melania, dans le Bureau ovale. - Facebook Nikos Giannopoulos

Aux Etats-Unis, un enseignant, désigné professeur de l'année de son Etat de Rhode Island, a profité de son cliché officiel avec Donald Trump pour faire passer un message.

Sa démarche a été interprétée comme un acte de défiance par de nombreux Américains. La photo officielle avec Donald Trump d'un enseignant désigné professeur de l'année de l'Etat de Rhode Island, une récompense attribuée chaque année dans tous les Etats américains, est devenue virale, outre-Atlantique, rapporte le Washington Post. Sur le cliché, le jeune professeur pose fièrement aux côté de Donald Trump, en optant pour une attitude que certains médias américains ont jugé ouvertement "queer", un terme qualifiant les membres de la communauté LGBT. 

Un éventail en dentelle noire à la main

La pose adoptée par ce professeur de 29 ans, nommé Nikos Giannopoulos, alors qu'il se tient aux côtés du président américain et de son épouse Melania, a en effet retenu l'attention de nombreux internautes. Sourire aux lèvres, la main dans son costume de pantalon décoré d'un pin's représentant le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, et un éventail en dentelle noire à la main, le professeur a choisi une attitude plutôt inattendue pour une photo officielle, mais par le biais de laquelle il a fièrement revendiqué son homosexualité. 

A tel point que sa photo, postée par le professeur lui-même sur sa page Facebook jeudi, a été reprise par de très nombreux médias, certains y voyant une volonté de sa part de "photo-bomber" (gâcher la photo) le président en affirmant ainsi son homosexualité à ses côtés, alors que les positions du républicains à l'égard des homosexuels inquiètent la communauté LGBT américaine

Une démarche politique

Interrogé par le Washington Post, Nikos Giannopoulos explique que sa pose dans le Bureau ovale n'a rien d'exceptionnel et représente ce qu'il est au quotidien, et notamment ce qu'il est lorsqu'il enseigne à la Beacon Charter High School for the Arts, à Woonsocket, où il est en poste, et où il a remporté le prix de professeur de l'année de son Etat, Rhode Island, dans le Nord-Est des Etats-Unis. Une récompense qui lui a valu de se rendre à la Maison Blanche en avril dernier, et de poser pour cette fameuse photo aux côtés de Donald Trump.

L'intéressé reproche aux médias d'avoir immédiatement pointé son attitude ouvertement homosexuelle. "Le problème, en étant ouvertement 'queer', est que notre existence est constamment politisée", regrette Nikos Giannopoulos, tout en reconnaissant une certaine démarche politique dans sa décision de se présenter ainsi à la Maison Blanche, alors que plusieurs mesures allant à l'encontre des droits de la communauté LGBT ont déjà été prises par l'administration Trump, notamment la fin du dispositif fédéral de protection des droits des étudiants transgenres, qui leur permettait notamment de se rendre dans les toilettes et vestiaires du genre avec lequel ils s'identifient. 

"Trump a dit que j'avais un bon style"

"Pendant toute la journée, je pensais à ce que cela représentait d'être à la Maison Blanche et dans le Bureau ovale. Ce que cela représente d'être une personne ouvertement gay et un membre fier de la communauté LGBT, à la Maison Blanche", confie encore Nikos Giannopoulos, expliquant qu'il était " nerveux", et qu'il ne savait pas à quelle réaction s'attendre.

Le personnel de sécurité de la Maison Blanche ne lui a fait aucune remarque, mais Donald Trump, lui, a rapidement remarqué l'éventail, alors que les professeurs entraient dans le Bureau Ovale. "Il a dit que j'avais un bon style", se souvient Nikos Giannopoulos.

Alors qu'un assistant lui ordonnait de poser l'éventail pour la photo, le jeune homme a tenté le tour pour le tout, demandant à Donald Trump si cela le dérangeait qu'il le garde. Le président n'a, selon lui, montré aucune objection. "Tout s'est passé de façon très rapide et assez irréelle", résume Nikos Giannopoulos. Et de conclure: "Le reste n'est qu'histoire". 

A.S.