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États-Unis

Etats-Unis: polémique sur une colonie où les enfants jouent à s'entretuer

Un extrait du film Hunger Games, où des adolescents doivent s'entretuer pour survivre.

Un extrait du film Hunger Games, où des adolescents doivent s'entretuer pour survivre. - -

Les organisateurs d'un camp d'été imaginé sur le principe de la saga littéraire "Hunger Games", où des ados s'entretuent pour survivre, ont été débordés par l'enthousiasme des petits participants.

"Je ne veux pas te tuer". "Mais tu sais, c'est peut-être moi qui te tuerais en premier. Peut-être en te poignardant..." Ce dialogue, digne d'un nanar de série B, prend une dimension glaçante quand on apprend que c'est Rylee, 12 ans, et sa meilleure amie Julianna, du même âge, qui ont tenu ces propos lors de leur premier jour de colo, début août.

Elles ne sont pourtant pas déséquilibrées. Elles participent à un camp d'été d'un genre nouveau, qui crée la polémique depuis un reportage publié dans le journal américain Tampa Bay il y a quelques jours. Le principe, imaginé par une école en Floride, est de reprendre la trame de la saga littéraire Hunger Games, adaptée au cinéma, qui décrit une société dans laquelle des ados sont envoyés sur une île pour s'entretuer jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un survivant, erigé en héros national.

"Collecter des vies" plutôt que "tuer"

Point de sang évidemment prévu au programme, mais des jeux en plein air et des activités dignes d'un camp scout. Problème: les organisateurs ont été débordés par l'enthousiasme des enfants, fans des Hunger Games, et visiblement très impliqués dans le concept. "Si je dois mourir, je voudrais être tué par une flèche. Je ne veux pas être tué par une épée, je préfère encore une balle", lance ainsi le petit Joey devant la journaliste de la Tampa.

Après quelques jours, les moniteurs ont décidé de changer quelques éléments de langage. "Plutôt que de se "tuer" en dérobant les fanions accrochés à la taille des enfants, les petits campeurs doivent désormais "collecter des vies". Celui qui a le plus de drapeaux à la fin du séjour gagne le tournoi", rapporte la Tampa.

La révélation de l'existence de ce camp a cependant suscité une véritable levée de boucliers aux Etats-Unis, certains psychiatres trouvant "dangereux" que les enfants, incapables de prendre du recul sur la fiction, "s'imprègnent de la violence des héros".

Alexandra Gonzalez