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Etats-Unis: le Covid-19 plus mortel dans les rangs des électeurs républicains

Un partisan brandit une pancarte avant l'arrivée du candidat à l'élection du gouverneur de Californie, le conservateur Larry Elder, lors de sa soirée électorale, en Californie, le 14 septembre 2021.

Un partisan brandit une pancarte avant l'arrivée du candidat à l'élection du gouverneur de Californie, le conservateur Larry Elder, lors de sa soirée électorale, en Californie, le 14 septembre 2021. - Robyn Beck / AFP

Des scientifiques américains ont pointé l'écart entre le taux de surmortalité des électeurs républicains et celui des démocrates en Floride et dans l'Ohio, après le début de la vaccination.

Covid-19 et opinion politique, le lien est ténu aux Etats-Unis. Les électeurs républicains de la Floride et de l'Ohio sont davantage décédés que leurs homologues démocrates, une fois le vaccin contre le Covid-19 arrivé sur le marché. C'est ce qu'affirme une étude réalisée par des chercheurs de l'université américaine de Yale, et publiée dans la revue médicale JAMA, le 24 juillet dernier.

"Le taux de surmortalité chez les électeurs républicains était 43% plus élevé que le taux de surmortalité chez les électeurs démocrates" après l'ouverture de l'éligibilité aux vaccins, notent les scientifiques, sans attribuer les causes du décès au covid-19.

Dans la première phase de la pandémie, entre mars 2020 et mai 2021 - le mois qui a suivi la mise à disposition des vaccins - la différence était fine, les deux groupes ont été affectés par la surmortalité. Après cette date charnière, l'écart s'est creusé.

Discours politiques en cause

La cause potentielle derrière cet écart? Les discours des figures politiques républicaines qui affichaient leur méfiance vis-à-vis des vaccins, du port du masque et des distanciations sociales, ou de toute autre mesure de lutte contre la pandémie imputée aux démocrates.

Même si le lien entre l'augmentation du nombre de décès chez les républicains et l'hésitation en matière de vaccination n'a pas pu être prouvé, les données laissent à penser qu'il existe.

Une électrice républicaine du Nevada proteste contre l'adoption d'un projet de loi sur le vote par correspondance, en pleine pandémie de Covid-19, le 4 août 2020 à Las Vegas.
Une électrice républicaine du Nevada proteste contre l'adoption d'un projet de loi sur le vote par correspondance, en pleine pandémie de Covid-19, le 4 août 2020 à Las Vegas. © Ethan Miller/Getty Images/AFP

L'écart entre les taux de surmortalité était "plus important dans les comtés où les taux de vaccination étaient plus faibles", précisent les scientifiques qui n'ont cependant pas pu obtenir les données individuelles de vaccination.

Ils ajoutent: "Les attitudes vis-à-vis de la vaccination et l'acceptation déclarée de celle-ci pourraient avoir joué un rôle dans la gravité et la trajectoire de la pandémie aux États-Unis."

En mars, seuls 49% des républicains se disaient "très" ou "assez confiants" dans l'innocuité des vaccins contre le Covid-19 contre 88% des démocrates, d'après une enquête nationale publiée par l'université de Floride du Sud.

"Une personne non vaccinée est trois fois plus susceptible de pencher pour les Républicains que pour les Démocrates", avait déclaré Liz Hamel, vice-présidente de l'opinion publique et de la recherche sur les sondages à la Kaiser Family Foundation, à la radio NPR en 2021.

Une opinion politique au milieu de multiples facteurs

Toutefois, divers facteurs qui n'ont pas été comptabilisés dans cette étude entrent en jeu, et vont bien au-delà de l'appartenance politique. L'état de santé, l'origine, le statut socio-économique ou encore la couverture d'assurance-maladie...Plus de 50 millions d'Américains n'ont pas encore reçu le premier vaccin contre le coronavirus, notent les chercheurs.

Juliette Brossault