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Etats-Unis: la police de Ferguson teste un pistolet de la deuxième chance

A l'aide de ce dispositif mis au point pendant près de 9 ans, un policier pourrait désormais avoir l'occasion de tirer une balle non-létale pour maîtriser sa cible. Une solution aux nombreuses bavures policières de ces derniers mois, qui ont tant secoué les Etats-Unis?

A l'aide de ce dispositif mis au point pendant près de 9 ans, un policier pourrait désormais avoir l'occasion de tirer une balle non-létale pour maîtriser sa cible. Une solution aux nombreuses bavures policières de ces derniers mois, qui ont tant secoué les Etats-Unis? - Capture d'écran - Alternative Ballistics

Grâce à "l'Alternative", qui se fixe sur une arme de poing, un policier pourrait être en mesure d'ouvrir le feu sur une cible, et la neutraliser sans la tuer. L'occasion d'offrir un sursis, aussi bien à l'agent qu'à sa cible. Un enjeu crucial, dans une Amérique malade de sa police.

A première vue, ce pistolet pourrait ressembler à un jouet. A première vue seulement. La police de Ferguson, dans l'Etat du Missouri aux Etats-Unis, teste actuellement un nouveau dispositif qui se greffe sur l'arme à feu de ses officiers, et qui pourrait permettre de neutraliser une cible jugée dangereuse, mais sans risquer de lui ôter la vie.

Un enjeu crucial, en particulier dans cette ville du Missouri, marquée par de violentes manifestations l'année dernière, à la suite de la mort de Michael Brown, un jeune Noir abattu de plusieurs coups de feu, alors qu'il n'était pas armé, par un policier Blanc. L'agent de police en cause ne sera finalement pas jugé pour cet acte.

Une sorte d'amortisseur pour les balles

En quoi consiste cette nouvelle invention, nommée "l'Alternative"? Il s'agit en réalité d'un embout, de couleur orange, qui se fixe sur une arme de poing. Il s'installe et s'enlève d'une simple pression, permettant à son utilisateur de réagir très rapidement, en trois secondes, selon les concepteurs du dispositif.

Quand il est en place, une boule, composée de métal à l'intérieur et de plastique à l'extérieur, obstrue le canon de l'arme. Si un coup de feu est tiré, la balle est grandement amortie par ce qui est décrit comme un airbag par la société Alternative Ballistics, à l'origine du projet.

Comme un coup de marteau

Sans perdre de sa précision, le projectile est alors bien moins puissant: sa vitesse tombe à 1/5e de celle qu'elle aurait dû être, et ses chances de pénétrer dans le corps de la cible sont grandement réduites par la rondeur de l'embout. L'intensité étant baissée, les chances de tuer son adversaire le sont également, même si elles restent réelles. En théorie, être touché par un projectile de ce type reviendrait à être frappé par une arme contondante. Comme un "coup de marteau donné par un joueur professionnel de base-ball", ont même comparé les créateurs de l'objet, dans un récent reportage sur CNN

De quoi être sonné. Dans le même esprit et toutes proportions gardées, il s'agit du même principe que les armes gomme-cogne ou flash-ball qui équipent notamment les CRS en France.

L'arme de la "seconde chance"

La comparaison avec les armes non-létales utilisées en France s'arrête toutefois ici, car l'"Alternative" ne sert qu'une fois. Son principe est bel et bien d'offrir une seconde chance, aussi bien à l'officier de police qu'à la personne qui lui fait face. Une fois le premier tir réalisé, l'embout en plastique saute, et si l'arme est de nouveau utilisée, elle tira des balles classiques, donc mortelles.

L'idée est encore loin de faire l'unanimité aux Etats-Unis, du reste, elle n'a encore jamais été testée en conditions réelles. Les défenseurs du dispositif assurent qu'il pourrait réduire les bavures policières et les interventions mortelles suspectes, qui ont tant alimenté la polémique ces derniers mois. Au point de rendre une partie de l'Amérique véritablement malade de sa police.

L'arme de la "seconde chance"

La comparaison avec les armes non-létales utilisées chez-nous s'arrête toutefois ici. Car l'"Alternative" ne sert qu'une fois. Son principe est bel et bien d'offrir une seconde chance, aussi bien à l'officier de police qu'à la personne qui lui fait face. Une fois le premier tir réalisé, l'embout en plastique saute, et si l'arme est de nouveau utilisée, elle tira des balles classiques, et bien plus mortelles, donc.

Une idée qui est déjà très loin de faire l'unanimité aux Etats-Unis, d'autant plus qu'elle n'a encore jamais été testée sur un être humain. Mais qui pourrait éventuellement réduire les bavures policières et les morts litigieuses, qui ont tant fait de bruit ces derniers mois. Au point de rendre une partie de l'Amérique véritablement malade de sa police.

Jé. M.