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Etats-Unis: l'université d'Harvard accusée de discriminer les étudiants d'origine asiatique

Bibliothèque de l'université d'Harvard, aux Etats-Unis

Bibliothèque de l'université d'Harvard, aux Etats-Unis - Will Hart/Flicker

Le ministère de la Justice américain met en cause la politique de discrimination positive mise en oeuvre par la prestigieuse université de Boston, qui conduirait à désavantager les étudiants d'origine asiatique.

Instaurés dans les années 1960 pour renforcer la présence des minorités au sein des universités américaines, les programmes de discrimination positive pourraient bien être remis en cause. Depuis 2015, un groupe d'étudiants d'origine asiatique dénoncent la politique d'admission mise en oeuvre par la direction de l'université d'Harvard, s'estimant lésés par rapport à des étudiants d'autres origines. Ils viennent de recevoir le soutien du ministère de la Justice américain, rapporte le Washington Post.

Après avoir examiné des milliers de candidatures, l’association Students For Fair Admissions assure que l'université a systématiquement attribué aux étudiants d'origine asiatique de moins bonnes notes que des étudiants d'autres minorités, sur une série de critères comme la “personnalité positive”, la capacité à susciter la sympathie, le courage, la gentillesse ou encore le fait d’être “largement respecté”, et ce malgré leurs bons résultats aux tests académiques d'admission. D'après elle, la direction d'Harvard aurait donc bien mis en place des quotas fondés sur l'origine ethnique. Or si celle-ci peut être prise en compte parmi les critères d'admission, les quotas ont quant à eux été interdits par la Cour suprême depuis 1978.

Un procès prévu au mois d'octobre

Le ministère de la Justice a estimé que la direction d'Harvard n'était pas assez transparente sur le poids qu'elle accordait à l'origine ethnique par rapport aux autres critères d'admission, et qu'elle avait mis en place des critères de personnalité susceptibles de nuire aux étudiants d'origine asiatique.

"Aucun Américain ne devrait se voir refuser une admission à l'université en raison de sa race", a déclaré l'avocat général Jeff Sessions, appelant l'université d'Harvard à se mettre en conformité avec la loi.

Cette affaire, qui devrait être jugée au mois d'octobre, pourrait porter un sérieux coup au système de discrimination positive et interdire formellement toute considération de l'origine ethnique dans les procédures d'admission.

Mélanie Rostagnat