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États-Unis: Trump témoigne sous serment à son procès pour fraudes au tribunal de New York

L'ancien président Donald Trump s'exprime alors qu'il arrive à son procès pour fraude civile à la Cour suprême de l'État de New York le 06 novembre 2023 à New York.

L'ancien président Donald Trump s'exprime alors qu'il arrive à son procès pour fraude civile à la Cour suprême de l'État de New York le 06 novembre 2023 à New York. - MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Donald Trump est au tribunal de New York, ce lundi 6 novembre, pour se défendre lors d'un procès civil pour fraudes. Il est soupçonné d'avoir gonflé les actifs de la Trump Organization afin d'obtenir de meilleurs prêts bancaires et des conditions d'assurance plus favorables.

Le premier d'une longue série de rendez-vous judiciaires qui se dresse sur son chemin vers un éventuel retour à la Maison Blanche. Donald Trump est arrivé ce lundi 6 novembre au tribunal de New York pour se défendre lors d'un procès civil pour fraudes qui menace son empire immobilier.

À 10h heure locale (16h en France), le tempétueux milliardaire de 77 ans, leader des primaires républicaines 2024 dans les sondages, a fait son entrée dans le palais de justice de Manhattan.

Tout de bleu vêtu, il s'en est aussitôt pris devant une forêt de caméras à la procureure de l'État de New York Letitia James qui lui réclame 250 millions de dollars de réparations.

La procureure de l'État de New York soupçonne les Trump père et fils d'avoir gonflé de les actifs du groupe familial Trump Organization- une myriade de sociétés gérant des gratte-ciel, hôtels et résidences de luxes ou golfs dans le monde entier - pour décrocher de meilleurs prêts bancaires et des conditions d'assurance plus favorables.

L'ancien président Donald Trump est assis dans la salle d'audience avec les avocats Christopher Kise (G) et Alina Habba lors de son procès pour fraude civile à la Cour suprême de l'État de New York le 06 novembre 2023 à New York.
L'ancien président Donald Trump est assis dans la salle d'audience avec les avocats Christopher Kise (G) et Alina Habba lors de son procès pour fraude civile à la Cour suprême de l'État de New York le 06 novembre 2023 à New York. © POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

"Une guerre politique"

À un an moins un jour de l'élection présidentielle du 5 novembre 2024 et alors qu'un sondage lui est favorable face à Joe Biden, Donald Trump a parlé d'un procès "ridicule" qui s'apparente à une tentative "d'ingérence électorale".

"C'est très injuste. Les gens du pays le comprennent. Ils le voient et ils n'aiment pas ça", a-t-il déclaré d'après les informations de la NBC. "Ils n'aiment pas ça parce que c'est de la guerre politique".

Avant de se rendre au tribunal, l'ancien président des États-Unis a publié un message sur sa plateforme Truth Social accusant "l'escroc" Joe Biden d'avoir "lancé et porté" les "nombreuses affaires" dans lesquelles il doit comparaître.

Une première en un siècle

Le visage fermé, il a pénétré dans la salle d'audience et s'est assis sur le banc de la défense entouré de ses avocats puis a prêté serment, main levée. C'est la première fois depuis plus de 100 ans qu'un ancien président est appelé à témoigner pour sa défense lors d'un procès, depuis Theodore Roosevelt dans les années 1910.

Donald Trump, qui dénonce une "chasse aux sorcières", tente de convaincre qu'il n'a pas sciemment surévalué les actifs de sa Trump Organization pour bénéficier de prêts et de contrats d'assurance avantageux.

"Tout ce que j'ai fait, c'est autoriser et dire aux gens de donner tout ce qui est nécessaire pour fournir aux comptables les états financiers", a-t-il déclaré selon la NBC.

Il a également ajouté que les banquiers qui lui ont accordé des prêts "n'ont guère prêté attention aux documents" car "ils étaient plus intéressés par la transaction".

"Ce n'est pas un rassemblement politique"

Depuis le 2 octobre, les débats sont présidés par le juge Arthur Engoron, que Donald Trump a affublé de tous les noms - "voyou", "dérangé", "haineux". Le magistrat lui a adressé deux amendes de 5.000 et 10.000 dollars pour s'en être pris à sa greffière.

Ce lundi, il a intenté le candidat républicain de "répondre aux questions" et de ne pas "faire de discours".

"Ce n'est pas un rassemblement politique. C'est une salle d'audience", a-t-il ajouté demandant à l'avocat de Donald Trump de "contrôler son client".

L'ancien président des Etats-Unis succède comme témoin à ses deux fils adultes Donald Jr et Eric, auditionnés la semaine dernière.

Ce procès n'est qu'une des premières épreuves judiciaires qui attendent Donald Trump, inculpé au pénal dans quatre autres affaires. Il doit notamment comparaître à partir de mars 2024 devant la justice fédérale à Washington pour ses tentatives présumées illégales d'inverser le résultat de l'élection de 2020.

Juliette Brossault avec AFP