BFMTV
États-Unis

Élections de mi-mandat aux États-Unis: Joe Biden salue "un bon jour pour la démocratie"

Le président américain, qui a pris la parole au lendemain des élections de mi-mandat, a estimé que la "vague rouge" espéré par les républicains n'a pas eu lieu.

Le président américain Joe Biden s'est félicité mercredi d'un "bon jour pour la démocratie" au lendemain des élections de mi-mandat où les démocrates ont résisté mieux que prévu face aux républicains.

"Nous avons eu une élection hier. Et ce fut un bon jour, je pense, pour la démocratie", a affirmé le président démocrate lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche saluant un scrutin qui s'est déroulé "apparemment sans interférences".

Ouvert aux "bonnes idées" des républicains

"Alors que la presse et les experts prédisaient une vague rouge géante, cela ne s'est pas produit", a-t-il ajouté tout en reconnaissant "la frustration" de nombreux électeurs face à l'inflation notamment.

Le dirigeant démocrate s'est aussi dit "prêt à travailler avec l'opposition républicaine", affirmant être ouvert à toutes les "bonnes idées".

Plus de quinze heures après la fermeture des derniers bureaux de vote, l'Amérique attendait encore de connaître le sort de plusieurs scrutins décisifs et disputés comme en Arizona ou dans le Nevada.

Mais les républicains étaient bien placés pour prendre de justesse le contrôle de la Chambre des représentants, tandis que le Sénat restait en suspens. Prudents, les grands médias américains se gardaient d'annoncer leurs projections pour le contrôle des 435 sièges à la Chambre des représentants, la majorité se situant à 218.

Pas de "vague rouge"

La "vague rouge" escomptée par les républicains, à la Chambre des représentants notamment, n'a pas eu lieu privant sans doute Donald Trump d'un tremplin dans sa volonté de reconquête de la Maison Blanche.

Silencieux toute la matinée, l'ancien président s'est fendu d'un rare aveu reconnaissant sur son réseau social des résultats "quelque peu décevants". Nombre de ses lieutenants ont été battus. Et l'un de ses potentiels rivaux à l'investiture républicaine, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, lui a volé la vedette. Réélu de manière triomphale, ce dernier a assuré qu'il ne faisait que "commencer le combat".

Le ténor républicain Kevin McCarthy, qui devrait en cas de victoire devenir le prochain président de la chambre basse, succédant à la "speaker" Nancy Pelosi, se voulait lui confiant.

"Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants", a-t-il assuré dans la nuit de mardi à mercredi.

Second tour en décembre en Géorgie

S'ils l'emportent, les républicains ont déjà annoncé la couleur: ils tenteront de mettre en pièces le programme de Joe Biden, sur le changement climatique ou la loi sur l'inflation par exemple, et ont promis d'ouvrir des enquêtes sur sa gestion du pouvoir.

Au Sénat, où les démocrates détenaient une très mince majorité avant l'élection, il faudra sûrement plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant qu'une majorité ne se dégage. L'Arizona et le Nevada n'étaient pas encore décidés à 21H00 GMT.

Et en Géorgie, comme en 2020, les électeurs joueront les prolongations aucun des candidats, le pasteur Raphael Warnock, sénateur sortant, et l'ancienne star du football américain Herschel Walker, n'ayant franchi la barre des 50% des voix. Un nouveau scrutin est d'ores et déjà prévu le 6 décembre.

Le camp démocrate du président de 79 ans ne cachait pas sa satisfaction d'avoir plus que sauvé les meubles, même s'il devra composer avec un Congrès qui s'annonce divisé. Les démocrates ont ainsi arraché aux républicains l'un des sièges les plus disputés de ce scrutin, en Pennsylvanie, remporté par John Fetterman.

Des victoires "historiques"

Cette campagne acharnée était notamment centrée sur l'inflation, qui s'est affichée comme la principale préoccupation des Américains selon les sondages sortis des urnes. Du côté des gouverneurs des Etats, après avoir arraché deux postes aux républicains (dans le Maryland et le Massachusetts), le camp démocrate n'avait pas non plus dit son dernier mot dans l'Arizona, où le dénouement de la course entre la trumpiste Kari Lake, donnée favorite, et la démocrate Katie Hobbs restait inconnu.

Les élections dans cet Etat n'ont pas été truquées, malgré les problèmes techniques rencontrés par certaines machines électorales, ont insisté mercredi les autorités locales, en avertissant que les résultats définitifs ne seraient pas connus avant plusieurs jours.

Par ailleurs, les défenseurs du droit à l'avortement se réjouissaient mercredi d'avoir enregistré des victoires "historiques" lors des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, y compris dans le très conservateur Etat du Kentucky.

Nombre de commentateurs observaient, au final, qu'en dépit des craintes d'avant le vote d'irrégularités voire de violences, le scrutin s'est déroulé sans heurts. "Finalement, les Américains se retrouveront, je l'espère, comme on le fait toujours", voulait croire Gina Tarantino, une électrice à New York de 55 ans.

H.G. avec AFP