BFMTV
États-Unis

Ebola: prudence autour de l'antidote américain

Kent Brantly et Nancy Writebol, les deux humanitaires américains infectés par Ebola, ont tous deux reçu une dose du sérum expérimental

Kent Brantly et Nancy Writebol, les deux humanitaires américains infectés par Ebola, ont tous deux reçu une dose du sérum expérimental - -

Un haut responsable sanitaire américain s'est déclaré prudent quant à l'efficacité d'un sérum expérimental administré aux deux Américains infectés par Ebola.

La lutte contre le virus Ebola s'organise mais la bataille n'est pas encore gagnée. Si les deux humanitaires américains, un médecin et une aide-soignante, infectés par le virus Ebola, semblent bien réagir à un sérum expérimental testé jusqu'à présent sur des singes, les autorités américaines ont appelé mardi à la prudence.

Selon un médecin cité par CNN qui a soigné la missionnaire Nancy Writebol, 60 ans, et le médecin Kent Brantly, 33 ans, tous deux contaminés au Liberia, ce traitement a atténué les symptômes de l'infection chez ce dernier dans l'heure qui a suivi l'administration d'une première dose.

Très complexe à produire

Mais, le Docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a reconnu que le sérum avait "une certaine efficacité mais seulement chez deux patients". De ce fait, "nous ne pouvons pas dire à ce stade que ce traitement est prometteur", a-t-il ensuite ajouté.

Pour confirmer l'efficacité de ce traitement, le Zmapp, il faut mener des essais cliniques avec un plus grand nombre de malades ce qui n'est pas vraiment possible vu "la très grande difficulté" à produire suffisamment de doses, a expliqué le patron du NIAID.

Vu la complexité pour l'obtenir, il faudrait plusieurs mois pour en fabriquer une faible quantité, selon lui.

Vers un vaccin expérimental

Si les Américains sont autant à la pointe sur Ebola, c’est qu’ils ont très peur que le virus arrive sur leur territoire. En effet, il n'existe actuellement aucun traitement pour combattre ce virus très virulent apparu en 1976 qui a un taux de mortalité de 60 à 90%. L'épidémie sans précédent qui frappe le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, a déjà fait près de 900 morts.

Néanmoins, l'espoir le plus solide contre Ebola s'appuie sur un vaccin expérimental efficace chez les singes. Les tests sur les humains vont commencer le mois prochain. Le vaccin qui pourrait être prêt dans moins à la mi-2015.

M.G. avec Mathieu Coache et AFP