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États-Unis

Ce clip de campagne est louche ? Voyons qui l'a fait

Dans cette vidéo, les supporters de Mitt Romney dépeignent Barack Obama comme le candidat des banquiers.

Dans cette vidéo, les supporters de Mitt Romney dépeignent Barack Obama comme le candidat des banquiers. - -

A un mois et demi de l'élection américaine, les spots de campagne font rage aux Etats-Unis. Et pour débusquer qui se cache derrière les plus agressifs, deux applications les "scannent" en temps réel.

Depuis 2010, la décision dite "Citizens United" de la Cour suprême des Etats-Unis a changé du tout au tout le visage des élections en permettant aux entreprises de financer les candidats sans limite et dans l’opacité la plus totale. L’une des conséquences de cet afflux soudain de financements est un bond significatif des spots publicitaires visant à dénigrer l’adversaire.

Selon Le Monde, plus de 416 millions de dollars ont déjà été engloutis dans ce secteur, en particulier dans les "swing states" qui feront le résultat du 6 novembre. Et 80% sont des spots négatifs. Face à cette débauche de vidéos et dans de telles conditions d’opacité, difficile de s’y retrouver.

Pour aider les électeurs, deux fondations ont développé des applications capables de reconnaître une vidéo et d’afficher des informations dessus. Leur objectif est d’éveiller le sens critique et de pousser les électeurs à vérifier les informations qui leurs sont données, plutôt que de les prendre pour argent comptant.

Dans cette vidéo, les supporters de Mitt Romney dépeignent Barack Obama comme le candidat des banquiers :

Le Shazam du clip politique

Basées sur la technologie développée par le célèbre Shazam, une application qui reconnaît les morceaux de musique, affiche le titre et le nom de l’artiste, Super PAC App et Ad Hawk analysent le son de la vidéo. Elles interrogent leur base de données et affichent à l’utilisateur toutes sortes d’informations utiles sur le spot en question et l’organisation qui l’a financée : son budget sur ce spot, depuis le début de la campagne… En revanche, en vertu de la loi de 2010, elles sont incapables de dévoiler l’identité des personnes physiques derrière ces organisations.

Super PAC App a été conçue par le « laboratoire des médias » de l’université d’Harvard et financée par la fondation Knight, qui oeuvre pour le journalisme et l’information de qualité. Ses utilisateurs peuvent donner leur avis, noter et commenter les spots de pub.

Ad Hawk a été développé par la fondation Sunlight, qui milite pour la transparence. L’application renvoie à des articles de presse et des sites de «fact-checking » qui vérifient les informations.

Le scepticisme des électeurs

Les spots publicitaires, et en particulier les spots négatifs, ne datent pas d’hier et font partie des essentiels de la campagne électorale américaine. C’est même un budget conséquent opur les candidats : environ 140 millions de dollars pour Mitt Romney et 40 pour Barack Obama. Pourtant, l’apparition des ces applications vient répondre à l’incrédulité des électeurs face à la surenchère médiatique et à la débauche de moyens.

Les trois principales organisations qui financent des clips anti-Obama ont collecté trois fois plus d’argent que leur équivalente pro-démocrate, et pourtant, l’effet tarde à se faire ressentir. Mitt Romney reste à la peine dans les sondages avec 44,6% d’intentions de vote contre 48,6% pour le président sortant.