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Black Lives Matter: le couple qui avait menacé des manifestants invité à la convention républicaine

Mark et Patricia McCloskey lors de la convention républicaine

Mark et Patricia McCloskey lors de la convention républicaine - AFP / Republican National Convention

Ce couple d'avocats s'était tristement rendu célèbre en pointant une arme contre des manifestants en juin dernier. Ces derniers étaient restés pacifiques, selon la procureure locale.

Mark et Patricia McCloskey sont entrés de manière brutale dans l'imaginaire américain. Fin juin dernier, alors que de nombreux rassemblements contre le racisme et les violences policières étaient organisés à travers le pays après la mort de George Floyd, ce couple d'avocats de Saint-Louis, dans l'État du Missouri, avait mis en joue plusieurs manifestants entrés dans la voie privée où ils résident.

Le cliché, qui avait fait le tour des réseaux sociaux et des médias, avait choqué et suscité de nombreux commentaires. D'autant que les protestataires étaient restés pacifiques, selon la procureure locale. La confrontation en était d'ailleurs restée là, sans un coup de feu de tiré.

Mark et Patricia McCloskey
Mark et Patricia McCloskey © Handout / Daniel Shular via Eurovision / AFP

"Votre famille ne sera pas en sécurité"

Ce lundi, deux mois après les faits, le couple était l'invité d'honneur de la convention nationale républicaine, où Donald Trump a été officiellement investi candidat à la Maison Blanche et a lancé sa campagne pour un second mandat.

"Ce que vous avez vu nous arriver pourrait tout aussi bien arriver à n'importe lequel d'entre vous", a averti Patricia McCloskey, assise aux côtés de son mari dans une vidéo diffusée lors de l'événement organisé à Charlotte, en Caroline du Nord.

"Ne vous y trompez pas: peu importe où vous vivez, votre famille ne sera pas en sécurité dans l'Amérique des démocrates radicaux", a-t-elle ajouté.

Pour la droite conservatrice, le couple de juristes n'a fait fin juin qu'exercer un droit fondamental et séculaire: la défense de la propriété privée, après que le portail de leur rue privée eut été forcé par des "vandales" faisant partie du cortège. Ils étaient, pour eux, protégés par le sacro-saint deuxième amendement de la Constitution américaine, qui permet la détention d'arme à feu.

Un couple défendu par Trump

Pour leurs détracteurs, les McCloskey illustrent ce sentiment de supériorité de certains Blancs fortunés, terreau de tous les abus dont sont victimes les minorités ethniques aux Etats-Unis, Afro-Américains les premiers.

La procureure de St. Louis, Kimberly Gardner, a d'ailleurs engagé une action en justice contre les deux avocats pour utilisation illégale d'armes à feu. Des poursuites qualifiées d'"abus de pouvoir" par la Maison Blanche.

Quant au président Donald Trump, il a soutenu que les deux résidents allaient "au mieux être salement passés à tabac et leur maison mise a sac et probablement incendiée". Les traduire devant les tribunaux serait "une honte", a-t-il martelé.

L'ouverture lundi de la convention nationale républicaine a dans ce contexte offert aux McCloskey l'occasion de renvoyer l'ascenseur vers le président-candidat.

Donald Trump ne cesse en effet de dépeindre, en cas de victoire le 3 novembre de Joe Biden, une Amérique livrée aux bandes de casseurs sans papiers et aux groupuscules d'extrême gauche et dans laquelle les citoyens honnêtes se verraient confisquer leurs armes détenues légalement.

"Bien que les médias aient tenté de les 'éliminer', les McCloskey ont lutté en faveur de la liberté individuelle et des droits constitutionnels", a abondé l'équipe de campagne du milliardaire.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV