Barricadés, les Etats-Unis attendent l'arrivée de l'ouragan Sandy

La journée de lundi a été marquée par la mise en place des mesures de sécurité et les premières rafales de vent sur la côté Est des Etats-Unis. Le pire reste à venir puisque Sandy devrait atteindre les terres dans les prochaines heures.

Le Nord-Est des Etats-Unis attend avec angoisse l'arrivée de l'ouragan Sandy, prévue dans la soirée aux Etats-Unis, soit au milieu de la nuit en France. De grosses bourrasques de vent accompagnées de fortes pluies se sont d'ores et déjà abattues sur la côte Nord-Est, lundi soir. Selon CNN, plus de 765.000 foyers américains sont privés d'électricité.

La journée de lundi a été marquée par le déploiement de moyens de sécurité, mais aussi par une intervention télévisée de Barack Obama, de retour à la Maison Blanche pour une réunion de crise. BFMTV.com fait le point.

Mesures de sécurité exceptionnelles

Face à la violence annoncée de l'ouragan, les autorités américaines ont déployé des moyens considérables pour assurer la protection de la population. A New York, ville la plus peuplée des Etats-Unis, où l'impact de la tempête devrait être particulièrement violent, 1.100 soldats ont été déployés.
Le maire de la ville, Michael Bloomberg a ordonné l'évacuation de 375.000 personnes vivant dans les zones inondables de New York, soit les quartiers bordant l'East River et l'Hudson.

Dans le New Jersey, au moins deux réacteurs nucléaires produisant près de 50% de l'électricité de l'Etat étaient menacés de fermeture, lundi soir, en raison des vents violents de l'ouragan Sandy, et de la montée des eaux, selon un porte-parole de leur exploitant.

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La population se prépare

Partout dans les zones concernées, la population américaine s'est préparée à l'arrivée de l'ouragan. Ainsi, de Washington à New York, des habitants ont empilé des sacs de sable pour protéger leurs biens des inondations. A Atlantic City, ville côtière du New Jersey, casinos, bars et hôtels clinquants qui accueillent chaque année plus de 30 millions de visiteurs se sont barricadés derrière des planches et des sacs de sable. La police a fermé toutes les routes menant à la ville, sauf pour les véhicules d'urgence et les journalistes.

A New York, les épiceries et supermarchés ont été pris d'assaut et dévalisés des produits de première nécessité : eau, pain, produits frais, piles...

Plus de 12.000 vols annulés

Depuis 48 heures, l'ouragan perturbe fortement la circulation dans les airs. Les vents puissants et les fortes pluies provoqués par l'arrivée de Sandy, qui pourraient durer plusieurs jours, ont d'ores et déjà causé l'annulation de plus de 12.000 vols à destination ou au départ de la côte Est des Etats-Unis.

Des milliers de personnes sont coincées aux Etats-Unis ou bloquées en Asie et en Europe sans pouvoir rentrer chez elles. Au total, 1.305 vols ont déjà été annulés dimanche, 7.039 l'ont été lundi, dont 1.220 à Philadelphie, et environ 1.000 dans chacun des trois aéroports de New York. Quelque 3.726 vols supplémentaires sont déjà annulés pour la journée de mardi et 298 pour mercredi.

De son côté, Air France a annoncé que des vols en direction ou en provenance du Nord-Est des Etats-Unis pourraient être annulés ou retardés mardi. Sont notamment concernés certains vols de et vers Washington Dulles, New York JFK et Boston.

Wall Street à l'arrêt

La Bourse de New York, Wall Street, est restée fermée toute la journée de lundi. Pour la première fois depuis la fermeture exceptionnelle de quatre jours qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001, aucun courtier n'a passé d'ordre sur les marchés menés à New York par NYSE Euronext et Nasdaq OMX, gestionnaires des indices phare de la place, Dow Jones et Nasdaq. Les deux opérateurs ont prolongé cette suspension des activités à mardi et espèrent pouvoir reprendre les cotations dès mercredi.

La dernière fois que la Bourse a fermé ses portes plus d'un jour en raison d'intempéries remonte aux 12 et 13 mars 1888, quand New York avait été ensevelie sous une tempête de neige.

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Obama met sa campagne entre parenthèses et appelle à la vigilance

Le président américain, candidat à sa succession pour l'élection du 6 novembre prochain, a annoncé lundi mettre sa campagne entre parenthèses, du fait de l'arrivée de Sandy. Il a ainsi annulé plusieurs déplacements programmés lundi, notamment une intervention aux côtés de Bill Clinton à Youngstown, dans l'Ohio.

De retour à Washington, Barack Obama a repris son rôle de président et a organisé une réunion de crise pour préparer l'arrivée de l'ouragan. Réunion à l'issue de laquelle il s'est adressé aux Américains, lors d'une allocution télévisée en direct de la Maison Blanche, les appelant obéir sans discuter aux ordres des autorités locales concernant les mesures d'évacuation.

"Le message le plus important que je souhaite faire passer à l'heure actuelle au public est: s'il vous plaît, écoutez les autorités locales quand elles vous disent d'évacuer, vous devez évacuer. Sans retard. Ne réfléchissez pas. Ne discutez pas les instructions que l'on vous donne", a-t-il ainsi lancé.

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L'élection présidentielle impactée ?

Les deux candidats à la Maison Blanche, Barack Obama et Mitt Romney, ont mis la campagne présidentielle entre parenthèses, annulant meetings et réunions électorales. Le candidat républicain a cependant tenu à maintenir certains rendez-vous programmés lundi, contrastant avec un Barack Obama, de retour dans ses habits de président.

Si le président-candidat essaye de tout faire pour ne pas reproduire la gestion de crise désastreuse de George W. Bush lors du passage de l'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), en 2005, il risque d'être inquiété par les perturbations du vote anticipé, qui a déjà commencé dans plusieurs Swing States.

En effet, le vote anticipé est une pratique traditionnellement favorable au camp démocrate, mais qui pourrait bien être largement perturbée par le passage de Sandy.

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Adrienne Sigel