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États-Unis

Avortement: Donald Trump affirme vouloir laisser le choix aux États américains de légiférer

Donald Trump, le 10 janvier 2023 dans l'Iowa

Donald Trump, le 10 janvier 2023 dans l'Iowa - Kamil KRZACZYNSKI / AFP

L'ancien président veut laisser aux États la possibilité de légiférer sur l'IVG après avoir un temps envisagé une interdiction nationale au-delà de 15 ou 16 semaines de grossesse.

Donald Trump a affirmé ce lundi 8 avril qu'il souhaitait laisser la main libre aux États américains pour légiférer sur l'avortement, semblant rejeter une interdiction à l'échelle nationale concernant cette question, au cœur de la campagne présidentielle.

"Les États détermineront par vote ou par une loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit faire loi", a déclaré l'ex-président républicain dans une vidéo publiée sur sa plateforme Truth Social.

"La volonté du peuple"

De nouveau candidat en novembre face à Joe Biden, il se targue lui-même d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l'avortement.

Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.

"Beaucoup (d'Etats) auront un nombre différent de semaines" comme durée limite de grossesse pour un avortement, a exposé Donald Trump dans sa vidéo lundi. "Certains seront plus conservateurs que d'autres, et c'est comme ça. Au bout du compte, c'est la volonté du peuple qui compte", lance-t-il.

Le républicain a également accusé les démocrates d'être en faveur de l'avortement jusque dans les derniers mois de grossesse, et "même une exécution après la naissance". Une affirmation sans fondement.

Sujet sensible pour les conservateurs

En mars, Donald Trump avait d'abord indiqué qu'il pourrait se prononcer pour une interdiction nationale au-delà de 15 ou 16 semaines. Mais il avait également estimé qu'il ne revenait pas à l'administration fédérale de trancher sur ces questions, mettant en garde contre le coût électoral d'une position trop conservatrice sur ce sujet éminemment sensible.

Depuis la décision de la Cour suprême de juin 2022, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin abordant la question de l'avortement. Ce, même dans des Etats qui leur sont d'habitude acquis, comme l'Ohio ou le Kansas.

Les démocrates de leur côté capitalisent sur ce sujet brûlant bien conscients que la question a fait d'eux une machine à gagner - du moins dans les scrutins locaux.

La colistière de Joe Biden, Kamala Harris, se déplace régulièrement sur des campus américains dans les Etats les plus disputés de l'élection pour évoquer le sujet.

"Dans tout le pays, des extrémistes s'en prennent à l'accès des femmes aux soins de santé et aux droits reproductifs", a-t-elle encore dénoncé fin mars en Caroline du Nord, exhortant les Américains à soutenir Joe Biden le 5 novembre pour protéger l'accès à l'avortement.

Mi-mars, elle est devenue la première vice-présidente en exercice à se rendre dans une clinique effectuant des IVG, dans le Minnesota.

A travers le pays, les démocrates ont aussi encouragé à l'organisation de mini-référendums sur l'avortement dans plusieurs Etats décisifs pour la présidentielle - l'Arizona, le Nevada, la Pennsylvanie - le même jour que l'élection qui opposera Donald Trump à Joe Biden.

F.B. avec AFP