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États-Unis

Attaques de Benghazi: un rapport accable l'administration américaine

Un bâtiment du consulat américain à Benghazi, le 13 septembre 2012, deux jours après l'attentat.

Un bâtiment du consulat américain à Benghazi, le 13 septembre 2012, deux jours après l'attentat. - -

Un rapport du Sénat des Etats-Unis publié mercredi affirme que l'attaque du consulat américain de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012, qui avait coûté la vie à quatre Américains dont l'ambassadeur, aurait pu être évitée.

Scandale en vue pour le département d'Etat américain, l'équivalent de notre ministère des Affaires étrangères. Les attaques du 11 septembre 2012 à Benghazi, en Libye, qui ont coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis et à trois autres Américains, auraient pu être empêchées par un renforcement de la sécurité, conclut un rapport d'enquête du Sénat américain publié mercredi, plutôt embarassant pour le département d'Etat, dirigé par Hillary Clinton au moment des attaques.

Les enquêteurs de la commission du Renseignement du Sénat ont réalisé des dizaines d'auditions et d'entretiens avec des survivants de la double attaque contre la mission diplomatique américaine située à Benghazi, dans l'est de la Libye, et le bâtiment annexe de la CIA, proche du bâtiment principal, le jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

Sécurité défaillante

L'attentat avait provoqué un scandale politique aux Etats-Unis, les Républicains accusant l'administration de Barack Obama d'avoir dans un premier temps cherché à dissimuler le caractère terroriste de l'attaque en expliquant que les assaillants, lourdement armés, étaient motivés par la publication d'une vidéo islamophobe sur Youtube, une thèse sur laquelle la Maison Blanche est depuis revenue.

Les défaillances criantes de sécurité et la facilité avec laquelle les assaillants ont réussi à pénétrer dans l'enceinte diplomatique ont aussi choqué les Républicains qui, depuis plus d'un an, enchaînent les auditions d'enquêtes au Congrès et convoquent des responsables de l'administration Obama.

Nombreux avertissements sans réponses

Le rapport publié mercredi, et élaboré de façon non partisane par une commission hautement respectée, rapporte que le département d'Etat n'a pas suffisamment réagi face aux nombreux avertissements lancés dans les mois précédant l'attaque sur la détérioration du climat sécuritaire dans l'est libyen, et les dangers courus par le personnel américain.

"Le département d'Etat aurait dû renforcer la sécurité de façon plus importante à Benghazi, étant donné que la situation sécuritaire sur le terrain se dégradait et que les services de renseignement avaient rendu compte des attaques contre des Occidentaux à Benghazi, y compris deux incidents contre la mission le 6 avril et le 6 juin 2012", indique le rapport.

Coup dur pour Hillary Clinton?

Le rapport tente aussi d'éclaircir les circonstances de la confusion qui avait marqué les premières déclarations de l'administration Obama, dans les jours suivant l'attaque. Selon la commission, les analystes des services de renseignement ne disposaient pas de "suffisamment d'informations ou de déclarations de témoins pour corroborer l'assertion" selon laquelle des manifestants étaient présents autour du bâtiment avant l'attaque pour protester contre la vidéo.

La publication du rapport devrait alimenter la polémique sur la responsabilité du département d'Etat, dirigé alors par Hillary Clinton, et plus largement de l'administration de Barack Obama. Il intervient alors que les responsables de l'attaque, bien qu'identifiés, n'ont toujours pas été interpellés par les autorités libyennes ou américaines.

A.S. avec AFP