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Amérique du Nord

Donald Trump partage une vidéo de soutien accusée d'être un clin d'œil aux suprémacistes

Donald Trump

Donald Trump - Mandel Logan - AFP

Dans la séquence réalisée indépendamment par un supporteur, sous forme d'un clip de campagne pour 2020, on y voit le logo d'un lion bleu et rouge, symbole auparavant utilisé par des groupes d'extrême droite et de suprémacistes blancs.

La course aux investitures pour l'élection présidentielle américaine est lancée. Donald Trump vient justement de partager, le 28 août, un "clip de campagne" pour 2020 réalisé par l'un de ses supporteurs, caché derrière le compte Twitter @som3thingwicked.

La vidéo n'a pas tardé à faire grincer des dents outre-Atlantique, mais pas uniquement parce qu'elle met en avant les "accomplissements" du président depuis le début de son mandat, parmi lesquels la suppression du budget accordé aux planning familiaux ou encore l'augmentation de 40% des arrestations d'immigrés illégaux.

À la fin du clip, on aperçoit en effet un logo bien particulier: une tête de lion bleue et rouge entourée d'un cercle bleu étoilé, sous laquelle on lit les noms de Trump et de Pence (Mike de son prénom, l'actuel vice-président des États-Unis).

À première vue il s'agit d'une banale tête de félin. Mais dès le partage de la vidéo, des internautes ont fait leur enquête et ont découvert que ce même lion avait été utilisé, en 2016 par un site d'extrême droite anti-immigration tenu par des suprémacistes blancs. Appelé VDARE, le groupe avait soutenu Donald Trump lors de la course à l'investiture républicaine.

Selon Newsweek, ce groupe se décrit comme "une organisation nationale éducative visant à préserver l'unité historique des Américains au XXIe siècle". Il se dit également focalisé sur "l'identité raciale et culturelle américaine".

Un groupe de haine anti-immigration

Le Southern Poverty Law Center, une ONG américaine spécialisée dans la classification et l'observation des mouvements de haine et extrémistes, classe VDARE dans la catégorie des "groupes de haine". Sur le site, on peut notamment trouver des interviews de personnalités d'extrême droite et de suprémacistes, ainsi que des papiers sur des faits divers impliquant des personnes non-blanches et des immigrés.

"VDARE publie régulièrement des articles écrits par des nationalistes blancs, des 'scientifiques de la race' et des antisémites", explique le Southern Poverty Law Center.

D'autres internautes ont relevé que le logo à tête de lion du clip de Donald Trump avait également été utilisé par un suprémacistes néerlandais sur Twitter, dont le compte a depuis été suspendu.

Il s'agissait aussi d'une image utilisée par le compte Twitter du mouvement américain "Lion Guard" qui vise à "débusquer les personnes d'extrême gauche et les saboteurs qui infiltrent" les rangs des supporteurs de Donald Trump. Un groupe dont le slogan du site est par ailleurs une citation de Benito Mussolini... Que le président américain avait reprise en 2016, raconte Politico.

L'équipe de Trump se dédouane

Interrogé par Newsweek sur l'utilisation de cette tête de lion, le directeur de communication de campagne de Donald Trump a nié tout lien entre la campagne du président pour 2020 et des groupes de suprémacistes blancs.

"Le président a partagé une vidéo produite de manière indépendante qui met en lumière les forces de l'économie produites par ses politiques. Toute conspiration liée au suprémacisme blanc n'existe que dans les esprits échaudés des journalistes qui sont prêts à croire n'importe quoi de négatif sur le président."

Si Donald Trump avait condamné pour la première fois le suprémacisme blanc en avril après une fusillade, le président et son administration ont régulièrement été accusés d'entretenir des liens avec des groupes suprémacistes américains.

Juliette Mitoyen