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Amérique du Nord

Donald Trump et son ancien conseiller Steve Bannon règlent leurs comptes en public

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- - NICHOLAS KAMM / AFP

Dans un communiqué, le président américain accuse son ex-conseiller d'avoir passé son temps à la Maison Blanche à "faire fuiter de fausses informations aux médias pour se rendre plus important qu'il n'était".

Le président américain Donald Trump a accusé mercredi son ancien conseiller Steve Bannon d'avoir "perdu la raison", dans un cinglant communiqué qui marque une rupture entre le président américain et celui qui fut l'un des stratèges de sa spectaculaire victoire de 2016.

Cette attaque d'une extraordinaire virulence fait suite à la diffusion d'extraits d'un livre à paraître la semaine prochaine dans lequel Steve Bannon affirme que le fils du président américain, Donald Trump Jr., a commis une "trahison" en rencontrant une avocate russe qui offrait des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

"Steve Bannon n'a rien à voir avec moi ou ma présidence. Quand il a été limogé, il n'a pas seulement perdu son travail, il a perdu la raison", a réagi le 45e président des Etats-Unis dans un bref communiqué. "Steve n'a eu qu'un rôle très limité dans notre victoire historique", ajoute-t-il, accusant son ancien proche conseiller d'avoir passé son temps à la Maison Blanche "à faire fuiter de fausses informations aux médias pour se rendre plus important qu'il n'était".

La changement de ton est spectaculaire vis-à-vis de cet "ami" que Donald Trump qualifiait il y a moins de cinq mois d"'homme bien" traité injustement par la presse.

Bannon critique la rencontre avec une avocate russe 

L'entourage du président est au centre d'une enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur une possible collusion avec la Russie en vue d'influencer l'élection de novembre 2016. Donald Trump et Moscou nient toute entente mais un rapport du renseignement américain affirmait en janvier que le Kremlin a clairement cherché à affaiblir Hillary Clinton.

Les enquêteurs s'intéressent notamment à une rencontre entre le fils aîné du président, Donald Jr., accompagné de Jared Kushner, gendre et proche conseiller de Trump, ainsi que Paul Manafort, et Natalia Veselnitskaya, le 9 juin 2016. Selon le clan Trump, cette rencontre n'a duré que "quelques minutes" et l'avocate présumée liée au Kremlin n'a donné "aucune information de valeur" pour incriminer la candidate démocrate.

"Les trois personnes les plus importantes de la campagne ont pensé que c'était une bonne idée de rencontrer un gouvernement étranger dans la Trump Tower, dans la salle de conférence du 25e étage, sans avocats. Ils n'avaient pas d'avocats", explique Steve Bannon à Michael Wolff, auteur du livre Le feu et la fureur, dans la Maison Blanche de Trump, cité mercredi par le quotidien The Guardian.

"Même si vous pensez que ce n'était pas une trahison, pas anti-patriotique ou pas une connerie, et moi je pense que c'est tout cela, vous auriez dû appeler le FBI tout de suite", affirme-t-il dans ce livre à paraître la semaine prochaine.

Stephen Bannon représentait le pôle nationaliste et populiste de la campagne du candidat républicain et a souvent été dépeint comme l'artisan de la victoire de Donald Trump.

Un candidat qui ne voulait pas remporter l'élection

Mais ses relations avec Jared Kushner et son épouse, Ivanka, se sont dégradées jusqu'à son éviction de la Maison Blanche en août. Il continue de défendre la politique présidentielle depuis qu'il a repris la tête du très droitier site d'informations Breitbart News.

Dans d'autres extraits publiés par le New York Magazine, Michael Wolff dévoile un candidat républicain qui ne souhaitait pas remporter l'élection alors que son équipe ne croyait pas à la victoire jusqu'au jour du scrutin. Ce soir-là, "Don Jr. a dit à un ami que son père (...) ressemblait à quelqu'un ayant vu un fantôme. Melania (Trump) était en larmes - mais pas de joie", écrit-il.

La porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, a fustigé un livre "rempli de compte-rendus faux ou fallacieux de la part d'individus sans accès ou influence à la Maison Blanche". Michael Wolff, auteur notamment d'une biographie sur le magnat des médias Rupert Murdoch, dit s'être entretenu avec le président américain et plus de 200 proches collaborateurs pour son livre.

G.D. avec AFP