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Amérique du Nord

Discours sur l'état de l'Union: Obama dénonce l'antisémitisme

Le président Barack Obama a prononcé mardi devant le Congrès américain le discours annuel sur l'état de l'Union

Le président Barack Obama a prononcé mardi devant le Congrès américain le discours annuel sur l'état de l'Union - MANDEL NGAN - AFP

Barack Obama a rendu hommage aux victimes du terrorisme dans le monde, mardi lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, et assuré que les Etats-Unis et leurs alliés remporteraient la bataille face à l'Etat islamique. Le président américain a également annoncé une série de mesures visant à réduire les inégalités dans son pays, à moins de deux ans de la fin de son mandat. 

Barack Obama a prononcé mardi devant le Congrès américain le discours annuel sur l'état de l'Union, l'occasion de passer en revue les principaux enjeux pour l'année à venir, avec plus de la moitié du temps accordé aux questions de politique étrangère. Le locataire de la Maison Blanche a provoqué une standing ovation des élus américains, crayon en mains en hommage à Charlie Hebdo, à l'évocation des attentats de Paris début janvier, qui ont causé la mort de 17 personnes.

Sur la question du terrorisme, le président des Etats-Unis a dénoncé la "résurgence déplorable" de l'antisémitisme dans "certaines parties du monde" et a condamné les "stéréotypes" sur les musulmans, assurant toutes les victimes - de Paris au Pakistan - de la solidarité des Etats-Unis.

Il a a également promis la victoire de son pays et de ses alliés contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, renouvelant sa demande d'un feu vert parlementaire pour l'usage de la force contre cette organisation islamiste armée.

> Souplesse avec l'Iran et Cuba, fermeté avec la Russie en Ukraine

Sur les questions internationales, Barack Obama a également précisé sa vision sur l'Iran, Cuba ou la crise en Ukraine.

De nouvelles sanctions contre l'Iran "signifieraient l'échec de la diplomatie", affirme-t-il, se félicitant que "pour la première fois depuis une décennie, (les Etats-Unis ont) stoppé l'avancée du programme nucléaire et réduit le stock de matériel nucléaire. (...) Il n'y a aucune assurance que les négociations soient couronnées de succès (...) mais de nouvelles sanctions vont à coup sûr saper les efforts diplomatiques. Cela n'a pas de sens, c'est pourquoi j'y opposerai mon veto", a-t-il prévenu.

Barack Obama a également confirmé, quelques semaines après la fin du gel des relations diplomatiques avec Cuba que "cette année, le Congrès devrait commencer le travail pour mettre fin à l'embargo" que Washington impose à La Havane depuis plus d'un demi-siècle.

Enfin, le président américain a réaffirmé une position ferme pour contrer une éventuelle "agression russe" en Ukraine, alors que les combats se sont intensifiés dans l'est du pays, près de l'aéroport de Donetsk.

> Avancées sociales et élection de 2016

Revenant sur les questions de politique intérieure, Barack Obama a réaffirmé sa volonté de fermer la prison de Guantanamo avant de s'adresser à ses concitoyens et de promettre de s'attaquer aux inégalités. "Ce soir, nous tournons la page" d'une "violente récession", a-t-il assuré en écho à la crise économique.

S'appuyant sur une économie en croissance, des déficits en baisse et une production énergétique "en plein essor", le président américain a proposé d'augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés en supprimant une niche sur la taxation des revenus du capital, qui frapperait presque exclusivement 1% des contribuables les plus riches.

Parmi les nombreuses idées avancées, il a évoqué la simplification de l'accès à la propriété, la hausse du salaire minimum, le développement des congés maternité et des congés maladie, une loi sur l'égalité de salaire hommes-femmes ou encore la gratuité sous conditions des "community colleges" qui offrent des formations universitaires courtes.

Ses nombreux projets de réformes, déclinés dans un discours à la tonalité résolument optimiste, devraient cependant se heurter à la vive opposition de ses adversaires républicains, désormais majoritaires dans les deux chambres, au moment où tout Washington a déjà les yeux tournés vers l'élection présidentielle de 2016.

S.A. avec AFP