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Amérique du Nord

Coronavirus: Trump refuse d'annuler son meeting de reprise de campagne et veut même tripler sa taille

Donald Trump lors d'un meeting dans l'Ohio, le 10 janvier 2020

Donald Trump lors d'un meeting dans l'Ohio, le 10 janvier 2020 - SAUL LOEB / AFP

Le risque sanitaire posé par un rassemblement de masse dans un lieu fermé représenterait un risque trop grand, craint le quotidien local Tulsa World. Mais Trump refuse d'annuler l'événement.

Donald Trump compte sur son grand meeting électoral à Tulsa, dans l'Oklahoma, pour lancer réellement sa campagne de réélection. Et pas question de changer ses plans: le président américain a rejeté ce lundi les appels à son annulation à cause des risques causés par le Covid-19, annonçant même vouloir en tripler la taille. 

"Nous avons une scène de 22.000 places, mais je pense que nous allons aussi utiliser la salle des congrès voisine et elle pourra contenir 40.000 personnes", a indiqué le président américain à des journalistes à la Maison Blanche. 

"Un risque énorme" pour Tulsa en pleine pandémie

Le quotidien local Tulsa World a jugé ce lundi dans un éditorial au vitriol que le risque sanitaire posé par un rassemblement de masse dans un lieu fermé représentait un risque trop grand.

"Ce n'est pas le bon moment et Tulsa n'est pas le bon endroit pour un meeting de Trump", juge la rédaction du journal.

En effet, l'Oklahoma enregistrait samedi plus de 8000 cas confirmés de coronavirus, dont 225 au cours des 24 heures précédentes, un nouveau record pour cet État. Le quotidien local a aussi rappelé que même si la ville de Tulsa et l'État de l'Oklahoma avaient autorisé la réouverture des commerces, la pandémie de Covid-19 continuait d'y progresser.

"Un risque énorme pour Tulsa"

Le directeur des services de santé municipaux Bruce Dart a prévenu samedi dans les colonnes du journal que la situation sanitaire était actuellement en train de se détériorer dans la ville, après une cérémonie d'obsèques ayant rassemblé beaucoup de monde.

"Une grande réunion en salle de 19 à 20.000 personnes représente un risque énorme pour Tulsa aujourd'hui", a-t-il alerté. "Je pense que c'est un honneur pour Tulsa qu'un président en exercice veuille venir rendre visite à notre communauté, mais pas pendant une pandémie."

Le journal local craint des manifestations

Avant même les critiques liées à l'évolution de la pandémie dans cet États, le choix de l'endroit et de la date avait été auparavant blâmé. 

"Ce n'est pas le bon moment et Tulsa n'est pas le bon endroit pour un meeting de Trump", juge la rédaction du journal.

Le choix de Tulsa, ville qui a été en 1921 le théâtre de certaines des pires émeutes raciales de l'histoire américaine, a par ailleurs été considéré comme une provocation après la mort de George Floyd et les immenses manifestations contre le racisme et les violences policières qui ont suivi.

De plus, le meeting était initialement prévu le 19 juin, jour de commémoration de la fin de l'esclavage Juneteenth. Trump avait déjà dû le reporté au lendemain "par respect pour la date" et ce qu'elle représente.

La venue de Donald Trump pourrait provoquer des manifestations qui risquent de devenir violentes, craint le Tulsa World

"Là aussi, Tulsa se retrouvera toute seule à gérer la situation au moment où les ressources de la municipalité sont déjà utilisées au maximum", souligne l'éditorial.

Trump évoque "près d'un million de demandes"

Après plusieurs appels à annuler le meeting, Donald Trump a répondu sur Twitter que son équipe avait déjà reçu "près d'un million de demandes de billets".

Il a reproché aux "médias 'fake news' d'extrême gauche" d'avoir deux poids, deux mesures avec le coronavirus, les accusant de n'avoir "aucun problème avec les émeutiers et casseurs qui détruisent les villes dirigées par des démocrates" tout en "jetant l'opprobre" sur ses grands meetings.

"Ça ne marchera pas!", a-il insisté. Pour lui, le nombre élevé de cas de Covid-19 recensés aux États-Unis était surtout dû à la capacité de dépistage sans équivalent de son pays. 

L'équipe de campagne du président a prévenu que les participants à ses futurs meetings devront signer un document disant qu'ils renoncent à toute poursuite si jamais ils contractent le virus à cette occasion.

R.B., avec AFP