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Conquête de l'espace: Donald Trump vise la Lune d'ici 2024

Objectif lune pour le gouvernement américain et Donald Trump

Objectif lune pour le gouvernement américain et Donald Trump - YURI CORTEZ / AFP

Face aux ambitions chinoises, le gouvernement américain veut retourner le plus vite possible sur la Lune. Mais la Nasa n'arrive pas à suivre le calendrier imposé par Donald Trump, provoquant la colère du vice-président Mike Pence qui menace de faire appel à des fusées privées.

Les Américains veulent retourner sur la Lune au plus vite. Initialement prévu pour 2028, le retour d'astronautes américains sur le satellite de la Terre pourrait avoir lieu en 2024, sous la pression du gouvernement. Le vice-président Mike Pence s'en est pris mardi à la Nasa, l'agence spatiale américaine, l'accusant d'"inertie bureaucratique".

"Sur ordre du président, la politique officielle de cette administration et des Etats-Unis d'Amérique est de faire revenir des astronautes américains sur la Lune d'ici cinq ans", a déclaré Mike Pence, qui préside le Conseil national de l'espace, une instance de la Maison Blanche relancée par Donald Trump après son arrivée au pouvoir.

La Nasa pas assez rapide pour Donald Trump

Et le prochain homme sur la Lune pourrait être une femme: "La première femme et le prochain homme sur la Lune seront des astronautes américains, lancés par des fusées américaines depuis le sol américain", a précisé Mike Pence. La future fusée américaine pourrait alors se poser au pôle sud du satellite où se trouvent des réserves de glace, susceptibles de fournir de l'eau pour une éventuelle station lunaire. 

Arrivé au pouvoir en 2017, Donald Trump n'a jamais caché son souhait de renvoyer des Américains sur la Lune avant la fin de son mandat en 2021, une première étape avant de viser Mars.

Sollicitée, la Nasa avait alors fourni un calendrier progressif qui prévoyait un atterrissage humain sur la Lune en 2028. "Cela ne suffit pas. Nous valons mieux que cela. Cela nous a pris huit ans pour aller sur la Lune la première fois, il y a cinquante ans, alors que nous ne l'avions jamais fait. Cela ne devrait pas nous prendre 11 ans pour y retourner", s'est énervé Mike Pence, alors que l'agence spatiale est actuellement en train de construire une nouvelle fusée.

Maintenir le rythme imposé par les ambitions chinoises

Le vice-président s'en est également pris à Boeing, chargé de la construction de la fusée, menaçant de se tourner vers le privé: "Si les fusées privées sont la seule façon de ramener des astronautes américains sur la Lune dans cinq ans, alors ce seront des fusées privées", a ajouté le vice-président.

Le retour d'astronautes américains sur le sol lunaire, une première depuis 1972 et la fin des missions Apollo, n'est pas seulement lié à un problème d'ego de la part du gouvernement américain. Comme lors des premières missions durant la guerre froide, les Etats-Unis y voient un moyen d'étendre leur influence face à un nouveau concurrent. 

En effet, le gouvernement américain semble déterminé à ne pas perdre la face devant les ambitions spatiales chinoises. En janvier dernier, la Chine a réussi à faire atterrir un vaisseau non-habité sur la face cachée de la Lune. Plus fort encore, des images de plantes poussant à l'intérieur de la sonde ont été récemment publiées alors que l'Empire du milieu ne cache pas sa volonté d'établir une base sur la surface lunaire, à 384.400 km de Pékin.

Guillaume Dussourt