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Canada: le président du Parlement démissionne après qu'un ex-soldat nazi a été applaudi par erreur

Vendredi dernier, Volodymyr Zelensky s'est rendu en visite officielle au Canada. Lors d'une cérémonie dans l'assemblée, les participants ont applaudi sans le savoir un ancien nazi. Le président de la chambre a annoncé sa démission.

C'est un hommage qui embarrasse sérieusement le Canada. Vendredi dernier, Volodymyr Zelensky s'est rendu à Ottawa en visite officielle. Lors d'une cérémonie au sein de la Chambre des communes, un hommage a été rendu à l'ancien combattant Yaroslav Hunka. L'homme de 98 ans, a été présenté comme un "héros ukrainien, un héros canadien". Problème: il s'agit d'un ancien nazi, ex-membre de la Waffen-SS.

Cette ovation a, sans surprise, provoqué un tollé. Le Premier ministre Justin Trudeau a immédiatement critiqué cet hommage "inacceptable" et "gênant". Les partis de tous bords ont appelé à la démission d'Anthony Rota, le président de la Chambre des communes.

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22:07

Au terme d'un week-end de tensions, l'homme a annoncé sa démission mardi, avec effet dès ce mercredi:

"Le travail de cette chambre est au-dessus de chacun d'entre nous. Par conséquent, je dois me retirer de mon rôle de président. Je réitère mes profonds regrets pour l'erreur que j'ai commise en rendant hommage à une personne dans l'hémicycle (...) j'accepte l'entière responsabilité de mes actions", a-t-il déclaré.

Demande d'extradition

La démission ne suffit pas à éteindre l'incident diplomatique. Le ministre de l'Éducation polonais a partagé sur Twitter un message où il indique préparer une extradition de Yaroslav Hunka.

"À la suite des événements scandaleux qui se sont déroulés au Parlement canadien en l'honneur d'un membre de la formation nazie criminelle SS Galizien, en présence également du président Zelensky, j'ai pris des mesures en vue d'une éventuelle extradition de cet homme vers la Pologne", a annoncé le ministre Przemysław Czarnek.

La page dédiée aux "transfèrements internationaux de délinquants" du gouvernement canadien, mise en ligne en 2020, ne liste pas la Pologne dans les pays possédant un traité bilatéral avec le Canada.

Reste une question. Comment cette ovation a pu se tenir? Le cabinet de Justin Trudeau indique ne pas avoir été mis au fait de la liste des invités à la cérémonie, tandis que le Parlement n'aurait pas eu conscience du passé de l'ancien nazi.

Il est également possible que l'absence de poursuite à l'encontre de l'ancien combattant ait flouté la question. Le Canada n'a pas le même rapport culturel à la Seconde Guerre mondiale que les Européens et une nuance juridique a pu permettre à l'ex-Waffen-SS de ne pas être jugé.

Par Marie Gentric avec Tom Kerkour