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Trois agressions sexuelles chaque jour dans l'armée au Canada

Un militaire canadien en Ukraine (image d'illustration)

Un militaire canadien en Ukraine (image d'illustration) - Yuriy Dyachyshyn-AFP

Chaque jour, trois militaires canadiens sont agressés sexuellement. Un rapport officiel met en lumière les violences sexuelles commises dans les forces armées canadiennes, qui touchent plus particulièrement les femmes.

Trois soldats sont victimes d'agressions sexuelles chaque jour au Canada. Au total, ce sont près d'un millier de militaires qui en ont été victimes en un an. Selon des données officielles publiées lundi dans un rapport commandé par la Défense intitulé Les inconduites sexuelles dans les forces armées canadiennes, 960 soldats de la marine, l'armée de terre ou l'aviation ont déclaré avoir été victimes d'agressions sexuelles au cours des douze derniers mois.

Autre élément mis en avant par ce sondage réalisé sur la base du volontariat et auquel 43.000 soldats ont répondu: seule une victime sur quatre a dénoncé l'agression. Au total, 380 femmes et 570 hommes ont été agressés sexuellement. 

Une militaire sur quatre agressée au moins une fois 

Si elles sont minoritaires chez les militaires -elles ne représentent que 14% des soldats au Canada- les femmes sont pourtant quatre fois plus susceptibles que les hommes à être victimes d'agressions sexuelles. Une militaire sur quatre a été agressée sexuellement au moins une fois dans sa carrière. Plus inquiétant, la moitié de ces victimes ont déclaré que leur agresseur était un gradé ou leur supérieur hiérarchique. 

Le chef d'état-major canadien, le général Jonathan Vance, s'est dit "extrêmement déçu" par cet état des lieux. L'officier le plus haut gradé au Canada avait lancé l'année dernière l'Opération Honour qui vise à éradiquer les violences sexuelles au sein de l'armée.

"Mes ordres étaient claires, mes attentes étaient claires. Et ceux qui ont choisi de ne pas suivre mes ordres feront face à des mesures disciplinaires ou administratives comme nous l'avons fait pour les 30 personnes qui ont perdu leur poste de superviseur cette année. Et en ce qui me concerne, je serai heureux s'ils quittent les rangs de façon permanente", rapporte Le Journal de Montréal.

Une action en justice

Au même moment de la diffusion de ce rapport, trois anciens militaires se disant victimes de violences sexuelles ont décidé de lancer une action collective contre le gouvernement, selon le site d'informations du magazine L'Actualité. Des dizaines d'autres victimes pourraient les rejoindre dans leur recours.

"Nous voulons exposer au grand jour une situation qui a affecté beaucoup de femmes et d'hommes, a déclaré l'un des avocats au magazine. Nous voulons aussi que le gouvernement, ou la Cour, ordonne des remèdes systémiques. Ce ne sont pas des cas isolés; c'est un problème sérieux auquel les Forces armées sont confrontées depuis des années. Ce qui s'impose, c'est un examen public et judiciaire du problème pour qu'il ne puisse plus être balayé sous le tapis."

Céline Hussonnois-Alaya