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Québec : négociations pour tenter de dénouer la crise étudiante

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Gouvernement et dirigeants étudiants du Québec ont amorcé ce lundi 28 mai des négociations cruciales pour tenter de dénouer le conflit aux allures de crise sociale qui les divise depuis près de 4 mois sur une hausse des droits de scolarité.

Les pourparlers ont été suspendus ce lundi en fin de soirée à Québec après huit heures de discussions interrompues seulement par une petite pause pour dîner. Ils doivent reprendre ce mardi à 17hGMT. "Je me présente ici sans être fermée à rien, avec ouverture", a déclaré la ministre de l'Education, Michelle Courchesne, évitant de répondre directement à la question de savoir si le gouvernement était prêt à reculer sur la hausse des frais de scolarité, au coeur du conflit. Les étudiants ont insisté sur le fait que la discussion devait nécessairement porter sur les droits de scolarité, ainsi que sur la loi spéciale controversée destinée à mettre fin à leur mouvement de contestation.

Les droits de scolarité et la loi spéciale controversée

Si la ministre de l'Education Courchesne "refuse d'aborder les frais de scolarité et la loi 78, c'est sûr qu'on peut sérieusement douter du temps qu'on va passer autour de la table", a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Classe, le plus radical des syndicats étudiants. Cette loi qui limite le droit de manifester déchire la société québécoise, et depuis son adoption il y a dix jours, des milliers de Québécois descendent dans la rue tous les soirs avec des casseroles pour protester contre le gouvernement libéral du Premier ministre Jean Charest, au pouvoir depuis neuf ans.

84 arrestations pour entrave à la circulation

La police de Québec a arrêté 84 manifestants, en marge de cette rencontre, sans qu'aucun incident violent se produise. "Nous avons procédé à 84 arrestations pour entrave à la circulation", a indiqué une policière. En créant un attroupement, les jeunes gens ont commis une infraction au code de la route, punie d'une amende de quelque 400 dollars, sans inscription au casier judiciaire. Ils ont eu les mains liées dans le dos avec des fils de plastique blancs avant d'être placés à bord d'autobus. dans le contexte de la reprise des contacts entre les étudiants et le gouvernement, cette opération policière a surpris. Un des négociateurs de la Classe, le syndical étudiant le plus radical, Philippe Lapointe, aurait été lui aussi arrêté, mais rapidement libéré. Il s'agirait apparemment d'une erreur.