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Pollution: Montréal autorise le déversement des eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent

Cette mesure est nécessaire pour la réalisation de travaux d'envergure.

Cette mesure est nécessaire pour la réalisation de travaux d'envergure. - Karen Bleier - AFP

La ville de Montréal au Québec a autorisé temporairement le déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve le Saint-Laurent. L'opération, qui a débuté ce mardi matin, est soumise à conditions.

Huit millions d'habitants et huit milliards de litres d'eaux usées à évacuer. La ville de Montréal a voté lundi la possibilité de déverser les eaux usagées dans le fleuve, le Saint-Laurent. L'opération a débuté ce mardi matin et pour un temps déterminé, tout en étant soumise à un certain nombre de conditions.

En octobre déjà, le maire de Montréal de l'époque, Denis Coderre, avait autorisé cette opération pour permettre la réalisation de travaux routiers majeurs, prévus pourtant depuis plusieurs années. Il aura fallu l'arrivée du nouveau Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et de sa nouvelle ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, pour que ce projet se réalise.

Experts indépendants

Depuis ce mardi matin, les huit milliards de litres d'eaux usées de sept arrondissements de Montréal empruntent donc le trajet de l'ancien système d'égouts de la ville, qui se termine dans le fleuve Saint-Laurent. Cette déviation durera sept jours, selon Radio Canada. Les habitants ne devront pas toucher l'eau 48 heures après la fin des opérations. 

Lors des premières discussions, ce dispositif avait suscité la colère des habitants des communes situées en aval du Saint-Laurent, ainsi que des groupes écologistes. Une pétition intitulée "Le Saint-Laurent n’est pas une poubelle" a recueilli plus de 94.000 signatures. Le texte proposait des solutions alternatives. En pleine campagne électorale, le gouvernement de l'époque avait préféré s'en remettre à des experts indépendants.

Quatre conditions

"Si nous n'avions pas permis à cette opération d'aller de l'avant, le rapport des experts démontrait clairement que l'impact à long terme sur la faune et la flore aurait été bien pire et il aurait alors été difficile d'atténuer les conséquences" sur l'environnement, a alors défendu Catherine McKenna en autorisant le déversement des eaux usées dans le fleuve.

Par précaution, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau a imposé quatre conditions à la municipalité de Montréal pour procéder à cette déviation des eaux sales: une surveillance visuelle des eaux, un plan d'urgence en cas de rejets imprévus des industries, la mise en place de barrages flottants, et la réalisation de relevés divers sur la qualité de l'eau.

J.C.