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Ottawa envisage de divulguer les noms d'anciens nazis ayant immigré au Canada

Cette réflexion survient à la suite d'un scandale qui a éclaté la semaine dernière après qu'un hommage à un ex-soldat nazi a été rendu au Parlement canadien en présence du président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky, en visite au Canada.

Le Premier ministre Justin Trudeau a affirmé mercredi que son administration envisageait de déclassifier une liste d'anciens collaborateurs présumés du régime nazi ayant immigré au Canada après la Seconde Guerre mondiale.

"Nous avons veillé à ce que de hauts fonctionnaires examinent cet enjeu très attentivement, notamment en fouillant dans les archives" et fassent "des recommandations aux ministres responsables", a déclaré Justin Trudeau à la presse.

En 1986, une commission publique, dite la commission Deschênes, a rendu un rapport indépendant sur la présence alléguée de plus de 800 criminels de guerre nazis au Canada, mais n'avait pas divulgué de noms.

Des organisations juives comme B'nai Brith et les Amis du Centre Simon Wiesenthal (FSWC), ont fait pression pour que la partie classifiée du rapport soit à présent rendue publique par le gouvernement.

Vive polémique

Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD), formation politique avec qui les libéraux minoritaires de Justin Trudeau ont un accord pour gouverner jusqu'en 2025, s'est dit en faveur d'une telle déclassification.

Mais d'autres responsables ont eux soulevé d'éventuelles difficultés liées aux lois canadiennes particulièrement strictes sur la protection de la vie privée.

L'idée de divulguer les noms d'anciens soldats nazis fait suite au scandale causé par l'ex président de la Chambre des communes, qui a fait applaudir Yaroslav Hunka, un vétéran ukrainien de 98 ans accusé d'avoir combattu dans la SS, en le présentant comme un "héros ukrainien".

Des députés de tous les partis, Justin Trudeau, son gouvernement et Volodymyr Zelensky, de confession juive, s'étaient levés pour applaudir l'homme, ignorant les détails de son passé.

Sous pression de l'opposition et des ténors de son clan, le président Anthony Rota a démissionné et Justin Trudeau a présenté ses "plus sincères excuses".

A.G avec AFP