BFMTV
Canada

Mégafeux au Canada: course contre la montre pour évacuer les habitants de la ville de Yellowknife

Les incendies, à proximité de Yellowknife, se rapprochent de cette ville du Grand Nord canadien et pourrait l'atteindre d'ici le 20 août 2023

Les incendies, à proximité de Yellowknife, se rapprochent de cette ville du Grand Nord canadien et pourrait l'atteindre d'ici le 20 août 2023 - EUROPEAN SPACE AGENCY / AFP

Les derniers habitants de Yellowknife sont priés de quitter leur ville d'ici ce week-end, ont annoncé les autorités canadiennes. Deux mille personnes devraient évacuer la région par les airs ce vendredi.

Les 20.000 habitants de Yellowknife, capitale de la région des Territoires du Nord-Ouest au Canada, n'ont plus que quelques heures pour évacuer, ont alerté les autorités locales tôt ce vendredi. La ville, l'une des principales villes du Grand Nord canadien, est menacée par un important feu de forêt et elle pourrait être atteinte au cours du week-end par les flammes, poussées par les vents.

L'ordre d'évacuation a été émis mercredi. Les autorités avaient donné jusqu'à vendredi midi (20h00, heure de Paris) pour partir. Des centaines de personnes ont déjà quitté la région en empruntant la seule autoroute qui se dirige vers le sud, provoquant de longs embouteillages.

Des vols d'évacuation toutes les heures

Mais face à l'urgence de la situation, les autorités régionales ont "imploré" ce jeudi les résidents encore présents à Yellowknife et dans les villages voisins de quitter leurs maisons, rapporte Radio-Canada. Elles ont également prolongé l'ordre d'évacuation, qui se déroule également par les airs.

Ainsi, des centaines de personnes se sont enregistrées dans les vols d'évacuation. Un immense balai aérien est prévu ce vendredi: 21 vols d'évacuations doivent décoller entre 7h00 et 21 heures. Deux-mille sièges sont disponibles.

"Selon le délai d’exécution des vols et les besoins, d’autres vols pourront être prévus le samedi 19 août", peut-on lire sur le site du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.

"Nous allons continuer jusqu'à ce qu'on puisse sortir toute la population de Yellowknife", a lancé en conférence de presse jeudi soir Jennifer Young, des services d'urgence des Territoires du Nord-Ouest, explique l'AFP.

Le strict minimum

"On demande que seuls les résidents qui n’ont pas la possibilité de quitter la zone par la route s’enregistrent aux vols d’évacuation", écrivent les autorités, qui demandent aux habitants de n’apporter dans leurs bagages "des vêtements que pour une durée maximale de 5 jours".

"En raison de l’espace limité et de la limite de poids, la taille du bagage ne peut pas dépasser celle d’un bagage à main standard", peut-on lire.

Mais, comme l'indique Radio-Canada, Jennifer Young explique que les autorités ne peuvent pas forcer physiquement les personnes à évacuer, mais elle espère que les habitants le feront pour leur sécurité.

L'armée appelée en renfort

Pour soutenir les autorités locales dans la mise en place des opérations d'évacuations, l'armée canadienne a été appelée en renfort. Environ 120 militaires y sont déployés, équipés d'avions et d'hélicoptères.

Cette évacuation de masse dans un territoire aussi éloigné est "particulièrement difficile", expliquait en début de semaine Mike Westwick, du service des feux territorial. Le centre d'évacuation le plus près de Yellowknife est établi à 1150 kilomètres, en Alberta, où plusieurs centres ont été érigés.

Le Canada connaît cette année une saison des feux de forêt exceptionnelle et historique qui bat tous les records. Plus d'un millier de feux ravagent actuellement le pays d'est en ouest, dont plus de 230 dans les Territoires du Nord-Ouest et plus de 370 en Colombie-Britannique, sur la côte ouest, où des ordres d'évacuation ont été émis jeudi à West Kelowna, dans le centre-sud de la province.

Ariel Guez