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Canada: un journaliste limogé après de faux reportages

Le journaliste québécois François Bugingo, ici en reportage en Israël.

Le journaliste québécois François Bugingo, ici en reportage en Israël. - Capture d'écran Youtube

Le journaliste, François Bugingo, très connu au Québec, a été limogé, lundi, par les médias pour lesquels il travaillait, après les révélations d'un journal canadien sur les nombreux reportages bidonnés qu'il avait "réalisés" en zones de guerre.

Il inventait ses reportages de toutes pièces. Au Canada, la télévision et les journaux du groupe Québecor ont mis fin, lundi, au contrat du journaliste François Bugingo. Ce dernier se trouvait dans la tourmente depuis samedi après les révélations de falsifications de plusieurs de ses reportages. "La direction du Journal de Montréal, du Journal de Québec et de TVA Nouvelles mettent fin à leur collaboration avec François Bugingo", a ainsi indiqué le groupe TVA, filiale de Québecor.

De faux reportages sur le terrain

Dans une enquête, le journal canadien La Presse a révélé ce week-end des reportages que "le journaliste a inventés" en Libye, en Somalie ou en Bosnie depuis une vingtaine d'années. Selon La Presse, le journaliste aurait reconnu, dans un entretien récent, n'être jamais allé à Misrata, en Libye, un des faux reportages incriminés. Le journal ajoute que la négociation de la libération d'un journaliste retenu en otage par Al-Qaïda en Mauritanie, dont François Bugingo se targuait, était aussi une invention pure et simple.

Samedi, dans un message posté sur sa page Facebook, l'intéressé s'est dit "sidéré" par ces révélations, assurant avoir délivré une information "toujours vérifiée et solide" à ses lecteurs et auditeurs. 

Puis le lendemain, par son avocate, François Bugingo a annoncé son "retrait de l'espace public" afin de se préparer à "défendre (son) intégrité et prouver (son) professionnalisme".

Suspendu, puis limogé

C'est "après avoir rencontré François Bugingo lundi en compagnie de son avocate au sujet des allégations sérieuses dévoilées au cours des derniers jours" que le groupe TVA a pris sa décision de mettre fin à la collaboration du journaliste dans ses journaux et sur ses antennes.

Avant ce limogeage et dès la révélation des allégations de ses faux reportages, ce groupe de presse l'avait immédiatement suspendu. Le journaliste "qui a collaboré avec plusieurs médias dont Cogeco, la Société Radio-Canada, Télé-Québec, La Presse, Le Devoir, a été informé lundi de la décision du Groupe", a indiqué TVA dans un communiqué.

La radio 98.5 du groupe Cogeco a également suspendu François Bugingo de la chronique de politique internationale qu'il tenait sur la radio au plus fort taux d'écoute au Québec. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a demandé à entendre le journaliste, membre de cette organisation professionnelle, "compte tenu de la gravité et du caractère systémique des fautes reprochées".

A.S. avec AFP