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Canada: en pleine tempête de neige, une catastrophe aérienne évitée de justesse

Un avion d'Air Canada a perdu son train d'atterrissage, alors qu'il approchait de la piste, à Halifax, au Canada, dimanche 29 mars.

Un avion d'Air Canada a perdu son train d'atterrissage, alors qu'il approchait de la piste, à Halifax, au Canada, dimanche 29 mars. - Canada TSB - AFP

Un Airbus A320 de la compagnie Air Canada a frôlé la catastrophe lors de son atterrissage, dimanche, à Halifax, en pleine tempête de neige. L'accident aurait pu être fatal pour les 138 passagers de l'appareil.

La catastrophe a été évitée de justesse. Un avion s'est posé violemment sur la carlingue à l'aéroport d'Halifax (est du Canada) dimanche, faisant 23 blessés sur les 138 personnes à bord. L'accident s'est produit après que l'appareil a perdu son train d'atterrissage en heurtant un réseau d'antennes en amont de la piste, en pleine tempête de neige. "Ils ont été très chanceux de s'en tirer", a estimé dimanche soir Daphné Booth, enquêtrice du Bureau de la sécurité des transports (BST) en estimant que le bilan aurait pu être dramatique.

Un Airbus A320 en provenance de Toronto (Ontario, centre) avec 133 passagers et 5 membres d'équipage a atterri assez violemment dimanche à 00H43 (03H43 GMT) à l'aéroport Stanfield d'Halifax (Nouvelle-Écosse), faisant 23 blessés, dont le commandant de bord et son copilote. Une seule personne restait hospitalisée dimanche soir.

Visibilité réduite

A l'approche de la piste de l'aéroport d'Halifax, l'avion est descendu trop rapidement, avec une visibilité réduite par une tempête de neige qui balayait les côtes atlantiques du Canada. L'appareil "a heurté un réseau d'antennes situées à 350 mètres" avant le début de la piste d'atterrissage, a déclaré Mike Cunningham, enquêteur du BST.

Le choc avec le réseau d'antennes a provoqué "des dommages importants à l'avion" et "le train d'atterrissage principal a été arraché", a-t-il expliqué. Privé de son train d'atterrissage, l'appareil s'est posé directement sur la carlingue, "a rebondi, puis a glissé sur environ 300 mètres" avant de s'immobiliser.

Moteur arraché

Evacués par les toboggans de sécurité, les passagers ont ensuite dû attendre dans le froid glacial sur le tarmac enneigé avant de pouvoir être rapatriés vers l'aérogare. Pour certains passagers, encore sous le choc, la violence de l'atterrissage s'apparentait plus à un écrasement de l'appareil sur la piste. L'avion "a heurté la piste, puis il a rebondi" avant ensuite de glisser, a déclaré l'un d'eux.

Le directeur général d'Air Canada Klauss Goersch n'a pas voulu parler d'un écrasement, préférant parler d'"un atterrissage rude". Les images de l'appareil diffusées par le BST montrent un avion reposant sur le ventre, directement sur la carlingue, un moteur arraché à une trentaine de mètres du corps de l'appareil, les ailes sérieusement endommagées.

"Plusieurs personnes en sang"

Selon des passagers, l'avion aurait volé en cercles au-dessus de l'aéroport avant de tenter de se poser, puis de glisser sur la piste. "Il y avait plusieurs personnes en sang. Tout le monde a pu sortir, mais le pire est qu'ils nous ont laissés dehors pendant une heure dans la neige" qui tombait dru, a expliqué Lianne Clark à la télévision.

D'autres ont expliqué que pour s'abriter du froid, les passagers se pressaient par groupes sur le tarmac derrière des véhicules de sécurité. De retour de vacances au soleil du Mexique, certains passagers étaient simplement vêtus d'une chemisette ou d'une robe.

Les autorités aéroportuaires ont estimé que l'acheminement des passagers vers l'aérogare avait pris 15 à 20 minutes. La prise en charge a été compliquée par la rupture de l'alimentation électrique de la plateforme aéroportuaire concomitante à l'incident de l'Airbus.

Après avoir été fermé au trafic plusieurs heures, l'aéroport d'Halifax a repris ses opérations dimanche avec une seule piste, la seconde devant rester fermée plusieurs jours pour l'enquête, et pour laisser ensuite le temps aux équipes techniques d'évacuer l'avion et ses débris.

A.S. avec AFP