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Amérique du Nord

Biden et Trump relancent les hostilités sur l'affaire du lanceur d'alerte

Donald Trump et Joe Biden

Donald Trump et Joe Biden - Jim Watson, Dominick Reuter - AFP

Donald Trump a assuré qu'il était prêt à ce que l'appel téléphonique controversé à l'origine de la polémique soit révélé au grand public.

Les deux possibles futurs rivaux à l'élection présidentielle américaine de 2020 ont repris les hostilités samedi sur une ténébreuse affaire dévoilée par un mystérieux lanceur d'alerte sur les relations des deux hommes avec l'Ukraine.

Le président républicain Donald Trump est au cœur d'une nouvelle polémique, des médias américains l'accusant d'avoir encouragé - lors d'une conversation téléphonique - le président ukrainien Volodymyr Zelensky à enquêter sur le fils de Joe Biden, le favori démocrate pour la présidentielle américaine. Ces accusations sont issues de révélations d'un lanceur d'alerte membre des services de renseignement américains.

"Tout ceci apparaît comme un énorme abus de pouvoir", a déclaré à la presse Joe Biden, qui faisait campagne à Des Moines, dans l'Iowa. "Il abuse de son pouvoir tant qu'il peut et dès qu'il sent son pouvoir menacé, il ne recule devant rien."

"Mais là, il dépasse les bornes", a conclu l'ancien vice-président américain, qui avait qualifié la veille les faits présumés de "corruption patente" et exigé "au minimum" que Donald Trump "publie immédiatement la retranscription de l'appel en question, afin que le peuple américain puisse juger par lui-même".

Dans un tweet, Joe Biden a ajouté que Trump demandait "l'aide d'un gouvernement étranger" parce qu'il savait que l'ancien vice-président pouvait le battre à la prochaine élection présidentielle.

Trump ouvert à la publication de la retranscription de l'appel

Le président américain a quant à lui déclaré "espérer" que la publication de sa conversation controversée avec son homologue ukrainien soit possible.

"On ne peut pas faire cela à un président et à d'autres pays, mais tout cela étant dit, nous avons eu une très bonne conversation, une conversation très franche, très honnête. J'espère qu'ils pourront la sortir", a-t-il ajouté, même si Trump a donné signaux contradictoires sur la question ces derniers jours. 

L'éventualité que l'appel soit rendu public n'a pas été totalement exclue par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.

"Nous ne publions pas de retranscriptions très souvent", a-t-il déclaré sur la chaîne américaine ABC "il ne serait pas approprié de le faire, sauf dans les circonstances les plus extrêmes". 

Biden aurait demandé le renvoi d'un procureur chargé de l'affaire

De son côté, Donald Trump a accusé dans une série de tweets son rival démocrate d'avoir exigé, quand il était vice-président, le renvoi d'un procureur ukrainien "qui enquêtait sur les activités de son fils". Hunter Biden, le deuxième fils de l'ancien sénateur, a travaillé pour un groupe gazier ukrainien à partir de 2014, lorsque son père était vice-président de Barack Obama.

"Je n'ai jamais parlé avec mon fils de ses activités professionnelles à l'étranger", a assuré Joe Biden, questionné sur les accusations de Donald Trump. "Tout le monde a enquêté sur cette affaire et tout le monde dit qu'il n'y a rien dans cette histoire."

Donald Trump a publié samedi sur Twitter un montage vidéo des reportages sur cette affaire lorsqu'elle avait été évoquée dans les médias en 2015. On y voit Joe Biden confirmer être intervenu pour demander le renvoi de ce procureur, mais assurant que cela n'avait rien à voir avec son fils.

Warren appelle à la destitution de Trump

Accusant dans des tweets les médias et les démocrates de chercher à éviter de parler de ce dossier, le milliardaire américain affirme qu'ils "ont donc fabriqué de toutes pièces une histoire sur (lui) et une conversation de routine parfaitement normale avec le président ukrainien".

Pendant ce temps, dans le camp démocrate, les critiques à l'encontre de Donald Trump vont bon train. "Il est temps pour nous de dénoncer le comportement illégal de Donald Trump et d'entamer des procédures de destitution, a par exemple affirmé la candidate à la Maison Blanche Elizabeth Warren.

Jé. M. et Ju. M. avec AFP