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Amérique du Nord

Aux Etats-Unis, un agresseur sexuel devient le voisin de sa victime en toute légalité

Le symbole de la justice. Photo d'illustration.

Le symbole de la justice. Photo d'illustration. - Archives AFP.

Un homme qui avait agressé sexuellement la fille de son beau-frère en 2003 vient d'emménager dans la maison voisine de sa victime, dans l'Oklahoma, aux Etats-Unis. La loi dans cet État ne prévoit pas de distance de sécurité à respecter entre un agresseur sexuel et sa victime.

Si les prédateurs sexuels ont l'interdiction d'approcher les écoles et les églises, ils peuvent en toute légalité emménager juste à côté de chez leur victime. C'est en tout cas la loi qui sévit dans l'État d'Oklahoma, aux Etats-Unis. Une jeune femme de 21 ans vient de l'apprendre à ses dépens, comme le révèle CNN.

Victime d'abus sexuels à 7 ans

En 2003, Danyelle Dyer est âgée de 7 ans lorsque le beau-frère de son père, Harold Dwayne English, passe l'été chez ses parents. L'homme profite de cette escapade estivale pour abuser sexuellement de la jeune fille, à plusieurs reprises.

"Comme je n'avais que 7 ans, je n'avais jamais été exposée à une telle situation, donc je ne savais pas que c'était quelque chose de mal. Jusqu'à ce qu'il me dise de ne pas le répéter", a avoué Danyelle Dyer à la chaîne de télévision américaine.

L'homme a alors été arrêté, condamné et envoyé en prison. Il est sorti de cellule il y a deux semaines.

Les avocats et policiers étonnés de la loi

À sa sortie de prison, Harold Dwayne English a décidé d'emménager chez sa mère - la grand-mère de Danyelle Dyer - qui habite la maison voisine à celle des parents de sa victime. Danyelle Dyer, qui effectue aujourd'hui des études de kinésiologie dans une ville voisine, passe la quasi intégralité de ses week-ends et vacances chez ses parents.

En apprenant la nouvelle, la jeune femme et ses parents ont décidé d'engager un avocat, et de se référer à la police et aux agents pénitentiaires. Tous lui ont assuré dans un premier temps qu'ils allaient pouvoir rapidement expulser Harold Dwayne English, pensant que la loi lui interdisait de se tenir si proche de sa victime. Sauf qu'ils ont tous rappelé, affirmant qu'ils s'étaient trompés. Rien dans la loi n'interdit un tel rapprochement.

Les actions de la victime

Si elle a d'abord été abasourdie, Danyelle Dyer a décidé de se battre. A commencer par poster un message sur Facebook, dans lequel elle inclut une photo de son agresseur pour appeler son voisinage à la plus grande prudence. Son récit commence par "Attention! Vous ne savez jamais qui vit à côté de chez vous".

"Je veux que plus jamais quelqu'un ne subisse le sentiment de revivre un tel traumatisme", justifie la jeune femme au micro de CNN.

Vers une nouvelle loi?

Son père a lui aussi tenu à alerter ses voisins, en accrochant des pancartes dans son jardin "Agresseur sexuel d'enfants Harold Dwayne English", accompagné de flèches en direction de la maison de sa mère et de son beau-frère.

Danyelle Dyer et ses parents travaillent désormais avec la Chambre des Représentants d'Oklahoma, dont les membres présentent des projets de loi pour l'État. Il leur reste désormais six mois avant la saison des législatives pour élaborer un projet de loi concret sur l'interdiction aux agresseurs sexuels d'approcher leurs victimes.

Céline Penicaud