Violences au Chili: le bilan monte à 15 morts
Quinze personnes ont été tuées dans les violences qui ont éclaté ces derniers jours au Chili, selon un nouveau bilan annoncé mardi par le gouvernement après trois nouveaux décès.
"Nous avons un total de 15 morts dans le pays, dont 11 dans la région de Santiago, survenus lors d'incendies et de pillages principalement de centres commerciaux", a déclaré à la presse le sous-secrétaire à l'Intérieur Rodrigo Ubilla. Parmi les personnes tuées hors de la capitale, trois l'ont été par balle, a-t-il ajouté.
Après avoir déclaré que son pays était "en guerre", le président chilien Sebastian Piñera a changé de ton et a annoncé lundi soir une réunion avec l'ensemble des forces politiques pour tenter de trouver une issue à la violente crise sociale qui secoue le pays.
Une crise sociale massive "liée à la situation depuis trente ans"
Les manifestations ont débuté vendredi pour protester contre une hausse du ticket de métro. La mesure a été suspendue par le président, mais les émeutes se sont poursuivies, nourries par la colère face aux conditions socio-économiques et aux inégalités, très fortes dans un pays où l'accès à l'éducation et la santé relèvent du secteur privé. L'Etat d'urgence a été déclaré dès vendredi dans plusieurs régions du pays, et un couvre-feu a été instauré à Santiago de Chile, la capitale, où des soldats et des véhicules de l'armée ont été déployés.
"Ce qui se passe n'est pas lié à la hausse de 30 pesos du prix du métro, mais à la situation depuis trente ans. Il y a les retraites, les queues au dispensaire, les listes d'attente à l'hôpital, le prix de médicaments, les bas salaires", explique à l'AFP Orlando, 55 ans, venu lundi manifester à bicyclette.
Depuis le début des émeutes, pillages et affrontements avec les autorités, 239 civils ont été blessés, ainsi qu'une cinquantaine de policiers et militaires, et 2.643 personnes arrêtées. Lundi soir, l'Institut national des droits humains (INDH), un organisme public indépendant, a indiqué que parmi les blessés, 84 l'avaient été par armes à feu. Les quelque 7,5 millions d'habitants de Santiago ont passé une troisième nuit sous couvre-feu, et de nouvelles manifestations et grèves sont prévues dans les jours suivants.