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Amérique Latine

Venezuela: une discothèque inaugurée dans une prison

Un extrait d'un reportage tourné en 2011 dans la prison de San Antonio.

Un extrait d'un reportage tourné en 2011 dans la prison de San Antonio. - -

La prison de San Antonio, au Venezuela, connue pour sa violence mais aussi pour ses infrastructures hors normes, vient d'ouvrir une discothèque dans ses murs.

Une discothèque a été inaugurée dans une prison de l'île Margarita, dans le nord-est du Venezuela, avec un spectacle de strip-teaseuses et une entrée "gratuite" dans l'établissement, raconte le quotidien El Universal. La prison avait déjà été médiatisée par le passé pour les nombreuses animations qu'elle propose aux détenus.

La discothèque prénommée "El Yate Club" a été inaugurée le jour du Jeudi Saint dans la prison de San Antonio, en présence des amis et familles de détenus, qui avaient lancé des invitations via leurs téléphones portables sur les réseaux sociaux.

Dans le message d'invitation, relayé par El Universal, les détenus n'ont pas manqué de raconter ce qui attendait les gens au Yate Club, pouvant accueillir jusqu'à 600 personnes. "Un système sonore professionnel, des jeux de lumière spectaculaires de dernière génération, de l'air climatisé, des strip-teaseuses, et toutes sortes de jouets..."

Par le passé, la prison de San Antonio avait déjà fait parler d'elle pour sa singularité. Ainsi, des articles relatent les nombreuses fêtes, la piscine en plein air construite par les détenus eux-mêmes, les combats de coq et les concerts, mais aussi la violence des gangs, qui dirigent la prison.

Les activités ludiques défendues par le gouvernement

Le ministère des Affaires pénitentiaires n'avait pas réagi officiellement samedi après-midi à l'ouverture de la discothèque. Le journal, citant des sources proches du ministère, a affirmé que la fête s'est prolongée jusqu'aux premières heures de vendredi.

Le Venezuela connaît depuis des années une grave crise carcérale marquée par des problèmes d'insalubrité, de surpopulation et de manque d'infrastructures et des violences qui ont faits 591 morts l'an dernier, selon un bilan de l'ONG Observatoire vénézuélien des Prisons (OVP). Dans de nombreux cas, les centres de détention sont passés sous le contrôle des détenus, fortement armés et parfois dirigés par un chef.

Même si les discothèques sont interdites dans les prisons au Venezuela, la ministre des Affaires pénitentiaires Iris Varela a défendu ce genre d'activités ludiques qui peuvent permettre de réduire le niveau de violence en prison. Selon l'OVP, les prisons vénézuéliennes comptaient l'an dernier 48.262 détenus pour une capacité d'accueil de 16.539 prisonniers.

>> A voir: un reportage tourné en 2011 par le New-York Times sur la prison de San Antonio (en anglais)